En revenant de Varsovie...
Notre séjour ne fut pas assez long pour avoir l'occasion d'assister à un événement qui fait partie intégrante de la mémoire polonaise:
Quand la capitale s'arrête...
Tous les ans au 1er Août, les sirènes retentissent dans la ville de Varsovie, immobilisant la ville pour une minute de silence commémorative.
Quand on visite la capitale de la Pologne, aujourd'hui en plein développement, on peine à imaginer qu'elle fut réduite à un champ de ruines en 1944. La vieille ville notamment, reconstruite à l'identique, donne l'impression d'une cité restée intacte depuis la Renaissance.
Les
pertes furent importantes. Le conflit fini, l’AK déplorait la mort de
18.000 soldats. En outre, entre 160.000 et 180.000 civils périrent
durant les affrontements. Point de vue allemand, 17.000 soldats
disparaissaient. La ville de Varsovie était aussi à compter parmi les
nombreuses victimes de guerre : entre 1939 et 1944, environ 85% de la
cité avait été rasée…
Depuis, chaque année, les habitants de Varsovie rendent hommage aux
victimes de l’insurrection en observant une minute de silence à la date
du 1er Août. Le Musée de l’Insurrection de Varsovie
a eu l’idée de filmer la parenthèse muette et immobile de l’année
dernière, et, à partir des rushes recueillis, de monter une petite vidéo
qui a été mise en ligne aujourd’hui.
Les images, à la fois poétiques et impressionnantes, permettent de
constater que le devoir de mémoire n’est pas une affaire prise à la
légère par les varsoviens, et ce même si 69 années se sont écoulées
depuis le sanglant événement…
Un long passé de résistance.
Face à l'ennemi aux abois, qui reconstitua rapidement des forces importantes, bien que fuyant les armées russes arrêtées au bord de la Vistule par une décision machiavélique de Staline(*), l'insurrection fut soigneusement préparée, mais n'eut pas les soutiens attendus.
63 jours de combats acharnés, d'une rare intensité. Des pages tragiques furent écrites dans cette capitale, déjà martyre en 1939
."...Conformément à la consigne
donnée dès les premiers jours d'août par Himmler,
de faire de Varsovie "un exemple terrifiant" pour l'Europe,
la contre-offensive allemande se déroule suivant un programme
méthodique combinant plusieurs registres d'horreurs déjà
expérimentées par le III° Reich : bombardements
intensifs, nettoyage des quartiers au lance-flammes, massacre de
civils à grande échelle, viol, torture, assassinat
des blessés et des personnels soignants, civils utilisés
comme boucliers humains et obligés de marcher en colonnes
devant les chars. L'écrasement de l'Insurrection donne à
Hitler l'occasion de parfaire un programme d'anéantissement
arrêté bien avant la guerre. La Pologne doit être
niée comme nation et comme civilisation, au point qu'après
la capitulation et l'évacuation de Varsovie début
octobre, les divisions allemandes s'acharnent sur la capitale morte
et détruisent tout ce qui a survécu au siège
de septembre 1939, à presque cinq années d'occupation
et à l'enfer de l'Insurrection. Comme dans le cas de la Shoah,
dont le Reich poursuit obstinément la réalisation
jusqu'à la veille de sa chute, le règlement de comptes
avec la Pologne procède d'une nécessité idéologique,
renvoyant elle-même à la structure profonde du nazisme.
Le grand voisin oriental de l'Allemagne ne saurait avoir d'existence
autonome sur la scène de l'histoire, il doit même comme
espace perdre toute spécificité : Varsovie doit être
réduite à un simple point géographique, recommande
personnellement le Führer. La destruction matérielle
de la ville doit s'accompagner de sa liquidation comme pôle
d'identité morale et culturelle, dans le droit-fil d'une
politique d'occupation ciblée sur les élites. L'Insurrection,
largement menée par la jeunesse bourgeoise varsovienne, confirme
aux hitlériens que les générations montantes
et les élites sont leurs adversaires les plus pugnaces, qu'ils
ont tenté d'abêtir pendant cinq ans en fermant les
lycées et les universités. Symétriquement,
il leur faut éliminer le patrimoine polonais, témoignage
du génie des anciennes générations..."
____________Un film célèbre et des documents donnent une idée de cette résistance, que les Nazis, dans leur rage destructrice, voulaient anéantir par tous les moyens.
_______
(*) Débat encore en cours: 1 ou 2
________________________________________
-Paru sur Agoravox
____________________________________________
Un long passé de résistance.
Face à l'ennemi aux abois, qui reconstitua rapidement des forces importantes, bien que fuyant les armées russes arrêtées au bord de la Vistule par une décision machiavélique de Staline(*), l'insurrection fut soigneusement préparée, mais n'eut pas les soutiens attendus.
63 jours de combats acharnés, d'une rare intensité. Des pages tragiques furent écrites dans cette capitale, déjà martyre en 1939
Chopin_Varsovie_(Photo personnelle) |
____________Un film célèbre et des documents donnent une idée de cette résistance, que les Nazis, dans leur rage destructrice, voulaient anéantir par tous les moyens.
_______
(*) Débat encore en cours: 1 ou 2
________________________________________
-Paru sur Agoravox
____________________________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire