lundi 9 septembre 2013

Allemagne: élections en vue..

Quel avenir pour la  Deutschlands Königin?
                                                                           Les élections allemandes approchent.
Elles nous concernent aussi indirectement.
Il y a trois ans, la chancelière, ou plutôt la coalition et les intérêts qu'elle représente, était en difficulté.
Son manque de vision, une gestion erratique des affaires et les contre-coups de la crise grecque semblaient compromettre son succès, notamment  au Bundesrat.
Mais sa capacité à repousser à plus tard les réformes nécessaires (surtout en matière de pauvreté), à éviter les sujets qui fâchent, à balayer la poussière sous le tapis, ainsi que les succès à l'exportation et la faiblesse des forces d'opposition semblent  jouer en sa faveur, face à une opinion publique plutôt apathique.
     Va-t-on cette fois-ci vers le “match nul”?
Elle peut gagner, vu la faiblesse et le manque de projets de l'opposition, au sein d'un électorat abstentionniste, résigné ou peu conscient des problèmes de fond et des questions d'avenir. Mais rien n'est joué. 
De nouvelles forces gagnent du terrain.
   En ce qui concerne les promesses, rien de nouveau... Les éditocrates français s'alarment...
Malgré ses performances industrielles du moment, issues d'une longue tradition industrielle et d'une mercantilisme dynamique (aux dépens de ses partenaires européens), surfant sur un euro qui dope ses exportations, les rapports de force du moment semblent en sa faveur.
 Malgré ce succès probable, contrairement aux mythes colportés, tout ne va pas si bien en Allemagne
 Elle dissimule une dette colossale. Le Handelsblatt lui-même le reconnaît. Le pays n'est pas une île de prospérité. Elle a tendance à oublier aussi son passé en matière de dettes, dans son intransigeance à l' égard des pays du Club Med.
Sa politique objectivement déflationniste ne risque pas de continuer à favoriser les affaires de ses voisins.
 La question de l'euro continue à tarauder certaines forces de l'opposition et quelques têtes pensantes, comme Kai A. Konrad
L'attitude de notre partenaire est ambigüe, dans une Europe de la dé-solidarité et du dumping sous toutes ses formes. 
Mais quel serait son intérêt à faire cavalier seul?
...Des incertitudes qui planent sur une campagne très conventionnelle, même si la Grèce la perturbe
        Le sauvetage de l’euro s’invite dans la campagne. Le parti eurosceptique AfD en profite.
« Nous parlons d’argent que, si ça tourne mal, la génération de nos enfants devra payer pendant trente ans », s’est ému Walter Kohl, qui n’est autre que le fils de l’ancien chancelier chrétien-démocrate (CDU) Helmut Kohl. Il trouve « irresponsable » la politique d’Angela Merkel, que son père surnommait « la fille ». Sa position, à moins d’un mois des élections, fait partie d’un bruit de fond potentiellement dangereux pour la chancelière, dont la campagne devait être un long fleuve tranquille. 
Ce plan a basculé la semaine dernière, lorsque le ministre des Finances a reconnu qu’Athènes aurait besoin d’une rallonge financière. Un cauchemar pour les contribuables allemands, qui se perçoivent comme les victimes de la crise. « Il devra y avoir un nouveau programme d’aide à la Grèce », a déclaré Wolfgang Schäuble. 
Depuis, le sujet qui devait rester tabou fait la une des journaux, qui rappellent avec délectation les promesses non tenues du gouvernement sur le coût des mesures d’aide aux pays en crise. « Sauvetage de l’euro : l’addition s’il vous plaît ! », a titré le quotidien économique « Handelsblatt » avec une caricature d’Angela Merkel en Pinocchio.
« Jusqu’ici, la CDU était parvenue à ce que la Grèce ne soit pas un sujet dans la campagne et il menace maintenant de se transformer potentiellement en avalanche », estime Tilman Mayer, professeur de sciences politiques à l’université de Bonn. (BA)
Dette publique de l’Allemagne : 81,2 % du PIB, soit 2150 milliards d’euros...
L’Union Européenne, c’est des pays surendettés qui se surendettent encore plus, pour pouvoir prêter de l’argent à des pays en faillite qui ne les rembourseront jamais...
Il serait temps d'en tirer les conclusions...
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                             Où sont passées les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?
-  « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)
-  « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)
-  « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)
-  « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)
-  « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
-  « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)
-  « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)
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- Insaisissable Allemagne
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