mercredi 11 septembre 2013

Evasion fiscale (suite...sans fin?))

 Les nouveaux braqueurs_____________

                                                        A l'heure où la précarité et la pauvreté touchent une partie de la population de plus en plus grande en Europe, il n'est jamais inutile de revenir sur des pratiques trop souvent tues, parce que non visibles.
  A l'heure où l'on nous dit que les caisses sont vides, que l'Etat est sans moyens, qu'il va falloir se serrer la ceinture en menant des réformes douloureuses et dégraisser les finances publiques, aux dépens de l'éducation et la santé, un rappel est nécessaire sur l'importance des finances qui n'entrent pas dans les caisses de l'Etat.
    On ne parlera jamais assez de cette forme soft mais bien réelle de délinquance.
 Selon l'Expansion, les sommes échappant aux fiscalités de Etats représenteraient 16 000 à 25 000 milliards d'euros, soit le PIB des Etats-Unis plus celui du Japon, ou 10 fois celui de la France. Soit un tiers des ressources financières mondiales. Le scandale ne fait que commencer.
   Hier soir, une excellente émission sur Arte a mis à nu le scandale de l'évasion fiscale, souvent dénoncé, montré du doigt par certains chefs d'Etat, mais qui continue ses pratiques ruineuses, à l'abri de l'anonymat et de pays d'accueil très complaisants.
  Si on veut percer l'opacité en quelques années (ce qui ne peut se faire sans collaboration internationale étroite), on pourrait en France résorber le déficit.
Des mesures efficaces pourraient rapporter  30 à 50 milliards d'euros.
Antoine Peillon
Mais les vélléités politiques ne sont ni fortes, ni  constantes ni convergentes.     
    Le chemin va être long. Malgré les recommandations récentes de l'OCDE et quelques déclarations tonitruantes...( "Nous savons bien qu'avec la mondialisation, aucun pays n'est en mesure, par lui-même, de s'attaquer effectivement à l'évasion fiscale et aux techniques d'évitement les plus agressives. Mais puisque nous formons un groupe de huit économies majeures, nous avons l'occasion de galvaniser des interventions collectives à l'échelle internationale. Chacun de nous a intérêt à pouvoir dire à ses contribuables respectifs, qui travaillent dur et paient la part d'impôts qui leur revient, que nous allons nous assurer que tous les autres en font autant."  (D.Cameron)...les résistances sont nombreuses et les hypocrisies immenses: L'Etat de Delaware aux USA, la City à Londres, le Luxembourg, la Suisse... semblent ne pas exister...
     En France, "le sport national de nos élites et de nos grosses entreprises n’est plus le tennis, dépassé, ni le golf en cours de démocratisation mais l’optimisation fiscale. Ce « Hold-up du siècle » explique « pourquoi les familles »  moyennes « vont payer »...
En récupérant les sommes détournées, on pourrait en théorie combler les déficits nés de la crise.
C’est le cas pour la France. D’un côté, une  évasion fiscale dont le «coût minimum» établi par le Sénat en 2012 se situerait entre 30 et 36 milliards d’euros, voire 50 en intégrant toute une série d’effets collatéraux. De l’autre, une dette publique (1.833 milliards d’euros à la fin 2012, représentant 90,2% du produit intérieur brut) générant une charge de 46,4 milliards d’euros l’an dernier. Et qui en 2013, d’après la loi de finances, devrait atteindre 56 milliards d’euros..."
      Mais tant qu'il y aura dumping fiscal, libre circulation mondiales des capitaux, sans règles ni convergence politique globale, le problème risque de n'être réglé qu'à une marge insignifiante, purement symbolique. Et les paroles conjuratrices ne suffiront pas:
«Des trous noirs comme les centres offshore ne doivent plus exister, et leur disparition doit préluder à une refondation du système financier international»(F.Fillon)
"Les paradis fiscaux, c'est fini!.." (N.Sarkozy)
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- Mille milliards!..
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