mercredi 14 mai 2014

Les gènes ont bon dos

Science sans conscience...
                                       La biologie est devenue la science dominante.
Depuis Claude Bernard jusqu'à Jacques Monod, elle a tracé des sillons innovants dans le domaine du savoir, sans toutefois éclaircir l'énigme de la vie, dans sa vertigineuse complexité.
   La génétique notamment a pris une place prééminente, car il est vite apparu qu'elle permettait d'accéder à certains secrets  du vivant.
    Après les tâtonnement de Mendel, les pionniers que furent Watson et Crick, puis Jacques Monod, posèrent les premiers jalons d'une recherche qui ne cessa d'approfondir la logique du vivant, les codes biochimiques de la transimission et du fonctionnement de tout vivant, quel qu'il soit.
    Il arrive qu' on ne jure plus que par la génétique, comme si elle s'approchait du point où elle nous livrerait les ultimes secrets de la vie et nous donnerait les moyens d'en disposer à notre guise, pour modifier les variétés et les espèces ou même créer des formes nouvelles de vie, même pour notre propre espèce...Ce que le génie génétique parvient à faire partiellement sur certaines plantes ou certains animaux, pour le meilleur ou pour le pire.
  La génétique contemporaine  nous permet de mieux comprendre certaines maladies humaines, de mettre au point des remèdes adaptés, de poser les bases d'une intéressante médecine prédictive...Et cela n'est qu'un début. 
L'avenir de la recherche en ce domaine paraît sans limites...
                     Mais, comme souvent, l'euphorie d'une recherche très prometteuse est  porteuse de croyances non fondées, de confusions, de dérives, de faux espoirs, de mythes...
    Les gènes paraissent parfois, même dans certains laboratoires, porteurs d'un avenir radieux en tous points, comme des clés universelles, des outils incontournables pour la compréhension de l'essentiel des  phénomènes humains.
     Il arrive que la génétique, bien qu'incertaine et limitée comme toute science, sortant de ses rails, débouche sur des extrapolations indues et des dérives inquiétantes.
      Devenant l'alpha et l'omega de toute explication, la génétique a été invoquée pour rendre compte de la délinquance, de la criminalité, de la  sociabilité, de l'homosexualité, de certains traits de caractère ou de culture.
    On l'a vu récemment lors du mauvais débat sur le genre, au coeur d'une polémique bien orchestrée, mélangeant nature et culture.
                   Au nom des gènes, on va jusqu'à défendre n'importe quel préjugé culturel ou justifier tous les partis pris, même les plus contradictoires. On va, ce n'est pas nouveau, mesurer l'intelligence à la lumière de certaines théories fumeuses, déconstruites le lendemain.
      Sans prudence scientifique,  on a vite fait de tout vouloir expliquer par la génétique et on tombe dans de nouvelles formes d'un biologisme idéologique déjà ancien..
  De plus, le mythe promothéen de la toute puissance émerge parfois de certaines recherches mal définies ou orientées vers des projets en quête de Graal ultime.
        Le  tri génétique est à l'horizon de certaines recherches, qu'il importerait  de contrôler, pour ne pas glisser insensiblement vers le meilleur des mondes..sinon l'homme de demain.pourrait bien  être un cauchemar...
                 Non, la génétique n'explique pas tout et ne peut pas tout.
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1 commentaire:

  1. j'ai eu plaisir à lire un digest du principe de Lucifer chez un collègue astucieusement logé à l'heureux dresseur de torts chez Wpress.
    Il y voit que nous sommes esclaves de nos gènes et votre billet m'y fait songer. En matière de passeur vous n'en êtes pas la moitié. Au plaisir de vous lire

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