La presse et aujourd'hui les journaux télévisés se nourrissent plus ou moins de faits divers, surtout lorsqu'ils sont saillants, à fort contenu émotionnel, qu'ils tranchent, en positif ou en négatif, sur la monotonie de la vie, la répétition et la grisaille du quotidien. Il y a faits divers et faits divers: entre un mariage princier et a chute d'un régime, il y a une différence de nature.
Un produit émotionnel, prêt à être consommé, supposé contenir en lui-même tout son sens..
L'attentat de Sarajevo fut bien un fait divers, peu signalé par la presse européenne de l'époque, mais d'une portée considérable rétrospectivement. Les frasques de telle vedette connue sont sans importance historique, tout au plus révélateurs des moeurs d'une époque et de la désinformation ambiante. Mais le fait divers est livré brut de décoffrage, sans mise en contexte. Il est rarement analysé.
L'emballement médiatique peut ne pas être un marqueur de l'importance objective du fait divers, mais, monté en épingle, il est souvent un indice d'un certain climat social et politique. Un scandale financier est aujourd'hui banal, mais le système dont il est une expression revêt une importance pas toujours signalée. La qualité d'un organe de presse se distingue par son souci de traiter les faits de manière contextualisée, approfondie.
Le fait divers fait souvent diversion, selon l'expression de P.Bourdieu. Capteur et détourneur d'attention, inhibiteur de réflexion, ils nous rendent souvent aveugles aux vrais problèmes de notre temps, accentuant le sentiment de fatalité sur l'existence humaine, inhibant nos possibilités d'action.
L'information pose problème. Faute d'analyse, elle en reste aux effets médiatiques, sans décodage pertinent. . Une politique éditoriale parfois revendiquée.... Bild, en Allemagne, est la parfaite illustration d'un décervelage organisé. La chère télé participe aussi à une certaine désinformation.
De l'info sans info.
L'histoire des faits divers est captivante:
 Le fait divers sous forme imprimée est attesté dès le XVIe siècle, 
mais l’expression n’apparait dans la langue française qu’en 1838. Elle 
désigne des événements extraordinaires qui ont surtout pour but de 
frapper l’imagination, se présentant, peu après l’invention de 
l’imprimerie, sous forme de feuilles d’information appelées « 
occasionnels » ou « canards », selon la description qu’en donne Balzac dans sa Monographie de la presse parisienne. Ces dernières cèdent la place au XIXe siècle à la fameuse « rubrique des faits divers » des grands quotidiens, dont Le Petit Journal est l’un des grands représentants.Les thèmes les plus répandus sont les apparitions diaboliques, les monstres, les phénomènes célestes, les catastrophes naturelles et bien sûr les crimes.
 Les occasionnels traitant de ces faits divers sont le plus souvent 
racontés par des colporteurs, s’adressant à un public populaire qui sait
 rarement lire. Ils sont une source précieuse pour l’histoire dans la 
mesure où ils éclairent des faits de société pour lesquels on a peu de 
trace, telle l’histoire de cette jeune fille de seize ans condamnée pour
 infanticide qui
 ose, le jour de son exécution, prendre la parole en public et dénoncer 
l’impunité dont jouit l’homme qui a abusé d’elle et lui a fait un enfant
 sous couvert d’une fallacieuse promesse de mariage. Ce récit, qu’il 
serait anachronique de qualifier de féministe, met toutefois en évidence
 l’inégalité des hommes et des femmes devant la justice.
     Le fait divers sous forme imprimée est attesté dès le XVIe siècle, 
mais l’expression n’apparait dans la langue française qu’en 1838. Elle 
désigne des événements extraordinaires qui ont surtout pour but de 
frapper l’imagination, se présentant, peu après l’invention de 
l’imprimerie, sous forme de feuilles d’information appelées « 
occasionnels » ou « canards », selon la description qu’en donne Balzac dans sa Monographie de la presse parisienne. Ces dernières cèdent la place au XIXe siècle à la fameuse « rubrique des faits divers » des grands quotidiens, dont Le Petit Journal est l’un des grands représentants.Les thèmes les plus répandus sont les apparitions diaboliques, les monstres, les phénomènes célestes, les catastrophes naturelles et bien sûr les crimes.
 Les occasionnels traitant de ces faits divers sont le plus souvent 
racontés par des colporteurs, s’adressant à un public populaire qui sait
 rarement lire. Ils sont une source précieuse pour l’histoire dans la 
mesure où ils éclairent des faits de société pour lesquels on a peu de 
trace, telle l’histoire de cette jeune fille de seize ans condamnée pour
 infanticide qui
 ose, le jour de son exécution, prendre la parole en public et dénoncer 
l’impunité dont jouit l’homme qui a abusé d’elle et lui a fait un enfant
 sous couvert d’une fallacieuse promesse de mariage. Ce récit, qu’il 
serait anachronique de qualifier de féministe, met toutefois en évidence
 l’inégalité des hommes et des femmes devant la justice.En parallèle, à l’attention du public lettré, commencent à paraître des journaux qui consacrent quelques pages aux événements extraordinaires, aux conquêtes, aux exploits et aux crimes. C’est le cas notamment de la Gazette de Théophraste Renaudot dans laquelle, en 1634, on informe le public aussi bien des « Nouvelles ordinaires », comme par exemple la naissance de quintuplés, que des événements d’ordre politique ou des faits de guerre dans une rubrique intitulée « Extraordinaire ». C’est le cas de la Gazette des tribunaux, qui évoque une macabre histoire d’anthropophage condamné à mort et exécuté le 13 décembre 1782.
Un siècle plus tard, entre 1764 et 1767 sévit la bête du Gévaudan. Affaire mi-fantastique mi-criminelle, elle nourrit la presse locale et nationale pendant plusieurs mois. Des centaines d’articles sont publiés et constituent un véritable feuilleton.
Avec la naissance de la presse moderne les canards disparaissent au profit de la presse quotidienne bon marché. Le fait divers y trouve une place de choix. Entre 1870 et 1910 il devient une véritable rubrique journalistique, bien que, comme le dit Roland Barthes dans ses Essais critiques, il procède d’un « classement de l’inclassable » appelé péjorativement dans la seconde moitié du XXe siècle la « rubrique des chiens écrasés ». Les inondations de Paris en 1910 et le rapt du bébé Lindbergh en 1932 en sont l’illustration.
A la même époque commencent à se répandre des magazines spécialisés dans le fait divers, notamment les Faits-divers illustrés et l’Oeil de la Police.
Pour en savoir plus sur d’autres faits divers et événements dramatiques, lisez les articles consacrés à l’incendie du Bazar de la Charité, au naufrage du Titanic, au crime des sœurs Papin, ou encore à l’affaire Peytel.
[Gallica __Clélia Guillemot et Claude Liberman]
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