L'heure d'un bilan provisoire
Après l'"opération" bien orchestrée, tragique et inutile, de Gaza, le silence est retombé dans les chancelleries comme dans les consciences.
La lassitude coupable regagne les esprits et la nouvelle guerre d'Irak détourne l'attention.
Jusqu'à la prochaine fois? Jusqu'à un prochain rapport Goldstone, mis aux oubliettes?..
On parle de reconstruction, en se demandant comment cela sera possible dans cette prison à ciel ouvert, partiellement en ruines, génératrice de frustrations, de colères et de radicalisme... et dans quels délais...L'hiver approche.
Les accords de paix n'ont pas de sens dans les conditions vécues par une population traumatisée.
"Encore une fois, ce fut une guerre pour rien, puisque aucune des
questions de fond n’a été résolue" affirme Karim Bitar, directeur de
recherche à l’IRIS. Puis de poursuivre "l’accord est flou et imprécis et
on repousse aux calendes grecques les questions qui fâchent".
Les protestations d'Isrëliens resteront sans portée, même si certains pays européens, comme la Suède et l'Angleterre, poussés par leur opinion publique, commencent à réclamer une véritable indépendance palestinienne, conformément aux multiples résolutions de l'ONU.
Les leçons restent à tirer
L'opération d'Israël était surtout de politique intérieure, visant aussi à radicaliser un peu plus le Hamas, à l'heure où s'esquissait un rapprochement avec Abbas
"...Les événements de cet été indiquent que la crise du « processus de
paix » et du mouvement national palestinien vont se poursuivre, à mesure
que la parenthèse d’Oslo (et de l’illusion d’une « autonomie »
conduisant à une paix durable négociée) va se refermer. De nouvelles
crises et confrontations sont à prévoir, dont la forme et l’issue sont
incertaines, a fortiori dans la mesure où elles seront en
grande partie tributaires des évolutions du processus révolutionnaire
régional. Si la première condition pour la construction d’un nouveau
rapport de forces contre Israël est en effet la rupture avec le logiciel
d’Oslo et l’élaboration de structures et de stratégies permettant la
reconstruction du nationalisme palestinien, il serait toutefois
inopportun d’oublier que seul un nouveau rapport de forces régional,
permettant aux Palestiniens de sortir de leur tête-à-tête avec un État
d’Israël soutenu par l’ensemble des pays occidentaux, pourra permettre
d’imaginer un avenir plus radieux..."
Selon N. Chomsky, la politique du fait accompli, reste une constante:
Akiva Eldar, un diplomate israélien reconnu, ajoute que « toutes ces nombreuses entités de la région
comprennent aussi qu’il n’y aura aucune démarche diplomatique
courageuse et un tant soit peu globale à l’horizon, sans un accord
relatif à l’établissement d’un État Palestinien sur la base des
frontières de 1967, ainsi qu’une solution juste et acceptée par les deux
parties au problème des réfugiés ».
Ce n’est pourtant pas au programme d’Israël, souligne-t-il, et c’est
même en conflit direct avec le programme électoral de la coalition du
Likoud de 1999, jamais retouché, et qui « rejette catégoriquement l’établissement d’un état arabe palestinien à l’ouest du Jourdain ».
En attendant, les sionistes religieux montent à l'assaut du pouvoir, ce qui n'est pas fait pour renforcer l'espoir d'un réglement proche.
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