Nouveaux affameurs
Depuis une trentaine d'années surtout, les banques, sortant de leur mission normale, mondialisées, aux secrets bien gardés, dictant leurs lois aux Etats, too big to fail ( et to jail), spéculent sur tout.
Même sur la mort. Même sur la faim.
Les matières premières sont devenues un domaine hautement lucratif.
Les produits alimentaires deviennent des actifs financiers comme les autres, dans une stratégie de rentabilité maximale des portefeuilles des investisseurs....
Non seulement à Wall Street, mais certaines banques françaises, comme le Crédit Agricole, s'y mettent aussi. Elles suivent une sorte de routine.
Certaines, sortant des rails, sont gentiment épinglées...sans conséquences.
Faut-il que le problème devienne critique pour que le Sénat américain commence à s'inquiéter...
...De ce qu'on savait depuis longtemps: les relations dangereuses entre les banques et le commerce des matières premières.
"... En s’aventurant dans le commerce
physique des matières premières, les banques sont sorties de leur rôle
et elles ont joué un jeu dangereux, estime la commission d’enquête du
Sénat aux Etats-Unis. Non contentes de financer le secteur, ou de
proposer des produits financiers dérivés des matières premières, les
banques sont entrées de plain-pied dans l’achat et la vente des
ressources : Goldman Sachs en détenant une mine de charbon colombien,
des entrepôts de métaux ; Morgan Stanley des tankers et des cuves de
pétrole ; JP Morgan une division métaux et des centrales électriques…
Avec un risque évident de
conflit d’intérêt. La commission du Sénat cite un ancien cadre des
entrepots Metro estimant que des informations confidentielles étaient
transmises à Goldman Sachs, qui les avait rachetés en 2010. On sait
aussi que des industriels ont attaqué la banque d’affaires pour
manipulation des prix de l’aluminium contre la banque d’affaires, sans
succès. Précédemment JP Morgan avait tout de même écopé d’une amende
d’un demi-milliard de dollars pour avoir téléguidé les prix de
l’électricité.
Plus largement, l’implication
des banques dans le commerce des maières premières ferait courir un
risque à tout le système financier, dénonce le Sénat américain. Les
banques n’auraient tout simplement pas les moyens, sauf à faire appel au
contribuable, de financer une catastrophe industrielle ou une marée
noire : il leur manquerait jusqu’à 15 milliards de dollars chacune !
Evaluation faite par la Réserve fédérale américaine, dans un rapport
confidentiel… La FED qui n’a pourtant toujours pas imposé de règles plus
strictes aux banques..."
Le NewYork Times s'inquiète aussi.
__________________Naguère le Président Sarkozy avait signalé:
"Selon
lui, la financiarisation des marchés de matières premières entraîne
une volatilité dangereuse, qui peut menacer la croissance économique
mondiale. «Nous avons besoin de régulation pour ne pas nous retrouver de nouveau au bord du précipice »
"Faire le ménage", c'est bien, mais c'est un peu tard et comment? Les promesses de "transparence" ne suffiront pas...et les mises en garde de la Fed risquent de rester lettre morte.
_______________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire