lundi 29 décembre 2014

Qui va réguler la finance?

 Réguler ou rigoler?
                                  Je régule, tu régules...ils ne régulent pas! 
   Ou si peu... Il n'y a pas de quoi rigoler.
Malgré les promesses, les tergiversations, les reports, les textes flous et unilatéraux.
            Toujours promise, jamais réalisée, la régulation est dans les discours, pas dans les faits.
 En fait, rien n'est réglé.
     C'est même reparti comme avant..
          "... G8, G20, FSB : les banquiers spéculateurs, les bonus pousse-au-crime, c’est fini ! On va re-réglementer : Bâle III, CRD IV, Barnier et ses 41 directives et règlements, Dodd-Franck aux États-Unis.
Dodd-Franck, justement, et sa section 619, dite règle Volcker : les banquiers ne doivent pas spéculer pour eux-mêmes. Enfin une règle claire, simple, propre à éviter les dérives qui ont mené à la crise !
Mais alors, quel est ce titre des Échos le 17 octobre 2014 : “Le trading redémarre sur les chapeaux de roues à Wall Street” ? Les spéculateurs sans doute, mais pas les banques, quand même ? Ah, mais si : “La hausse atteint même 32 % chez Goldman Sachs. La hausse est également de 19 % chez Morgan Stanley, et de 11 % chez Bank of America...”.
        Des tests truqués. Des mesures aussi efficaces qu'un pistolets à bouchon.
Tout continue à aller vers le pire dans le pire des mondes financiers possibles, légèrement amendé à la marge.
  Les Européens, si vertueux, ne montrent pas l'exemple
     Pour la France, on dérégule, on torpille...
          Adieu, la modeste taxe Tobin, par exemple. Le verrou de Bercy a bien fonctionné.
  Le lobbying bancaire est puissant.
Le pays de Mr Junker donne l'exemple.
                 Et pourtant, il y a urgence à réguler. (*)
   Pas seulement formellement. 
          "...Les différents textes adoptés par chaque régulateur réduisent considérablement les risques, mais les régulateurs, précisément, auront-ils le courage de faire face aux puissants lobbyistes qui feront tout pour réduire à minima les réformes du système bancaire afin de protéger leurs activités les plus rentables ? "
   Bonjour la spéculation, le casino et les bulles!
         C'est reparti comme avant.
Les marchés ont toujours raison, selon la bonne parole de Hayek et ses prophètes, A. Greenspan, B Bernanke, etc...
Les mêmes causes produisant les mêmes effets.... 
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(*) ____Comme le dit M.Naulot, ex-banquier: "...Face à l’hypertrophie financière, les changements seraient donc insignifiants ?
Je ne dis pas cela. Mais prenez le trading à haute fréquence. Il était marginal avant la crise, il représente aujourd’hui 50% des transactions sur les marchés actions aux Etats-Unis et en Europe. Quelle est l’utilité sociale de ces opérations faites par des robots en une nanoseconde ? Faut-il rappeler que 12% des hedge funds britanniques ont un effet de levier supérieur à 50 ?
C’est-à-dire ?
C’est simple, ces fonds ont des positions sur les marchés qui représentent 50 fois les montants qu’ils gèrent. Ces effets de levier peuvent se révéler des bombes à retardement.
Où sont les risques ?
Nous avons vu que la sphère financière n’en finissait pas de grossir. Par ailleurs, nous vivons un moment de crise où les Banques centrales tentent le tout pour le tout. Dans l’espoir de faire repartir la croissance, elles ne cessent de créer de la monnaie. Or, cette liquidité en abondance se déverse en grande partie dans la sphère financière. Et ce au risque d’alimenter la spéculation et de participer à la formation de bulles qui peuvent éclater à tout moment. Nous serions alors désarmés. Certes, en 2009, les Etats ont tenté d’endiguer la crise en actionnant les budgets publics. Mais cet outil est devenu inutilisable. Les dettes publiques ont explosé sous l’effet de la crise de 2008. Quant à la politique monétaire, nous n’avons plus aucune marge de manœuvres puisque les taux sont à zéro. D’où l’urgence à réguler la sphère financière..."
____Ils disaient:
                         Il faut des contrôles. La survenue de la crise tient principalement à la suppression des règles. »  [Claude Bébéar, L’argus de l’assurance, 11/2009] -Baverez-
« Ce qui, pour l’essentiel, explique le développement de l’ère de prospérité générale, aux États-Unis et dans le monde, dans les années qui ont précédé le krach de 1929, c’est l’ignorance, une ignorance profonde de toutes les crises du XIXe siècle et de leur signification réelle. En fait, toutes les grandes crises des XIXe et XXe siècles ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation. Partout et à toute époque, les mêmes causes génèrent les mêmes effets et ce qui doit arriver arrive. » [Maurice Allais]
« Le salaire est considéré par chaque entreprise exclusivement comme un coût qu’il faut diminuer autant que possible alors que c’est un élément essentiel de la demande globale. La croissance va s’étouffer si l’on ne fixe pas des règles du jeu collectives. » [Henri Ford]
 « Le marché, il a du bon. Il oblige les gens à se dégourdir, il donne une prime aux meilleurs, il encourage à dépasser les autres et à se dépasser soi-même. Mais, en même temps, il fabrique des injustices, il installe des monopoles, il favorise les tricheurs. Alors, ne soyez pas aveugle en face du marché. Il ne faut pas s’imaginer qu’il règlera tout seul tous les problèmes. Le marché n’est pas au-dessus de la nation et de l’État. C’est l’État, c’est la nation, qui doivent surplomber le marché. Si le marché régnait en maître, ce sont les Américains qui régneraient en maitre sur lui, ce sont les multinationales, qui ne sont pas plus multinationales que l’OTAN. Tout ça n’est qu’un simple camouflage de l’hégémonie américaine. Si nous suivions le marché les yeux fermés, nous nous ferions coloniser par les Américains. Nous n’existerions plus, nous Européens. » [Charles de Gaulle, 12 décembre 1962, d'après Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, Tome I]
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- Relayé par Agoravox 
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