lundi 5 janvier 2015

Ruée vers l'or?

L'or a la cote
                         Achetez de l'or! nous dit-on, ici ou là.
                                 Différents pays rapatrient de l'or ou refont leur réserve, dans un climat de défiance entre puissances.
Serions-nous donc en voie de revenir à l'espèce sonnante et brillante, au bon vieux Louis, à cet archétype d'une richesse palpable et dite immuable mais souvent fantasmée? aux conceptions du premier De Gaulle affirmant: « Nous tenons (donc) pour nécessaire que les échanges internationaux s'établissent, comme c'était le cas avant les grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d'aucun pays en particulier. Quelle base ? En vérité, on ne voit pas qu'à cet égard il puisse y avoir de critère, d'étalon, autres que l'or. Eh ! oui, l'or, qui ne change pas de nature, qui se met, indifféremment, en barres, en lingots ou en pièces, qui n'a pas de nationalité, qui est tenu, éternellement et universellement, comme la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence. »?
    Symptôme de frilosité, de crainte réelle en période de crise financière et monétaire, de tensions politiques... illusion fétichiste?
        Alan Greenspan (qui s'est souvent trompé_--_la crise des subprimes, c'est lui!) invite à trouver dans l'or un refuge, au vu de la catastrophe qu'il annonce, suivi par certains qui font négoce du métal jaune.
   Cette relique barbare (selon l'expression de Keynes) est-elle en train de vouloir servir de digue au retour de nouvelles tourmentes financières?
   L'instabilité bancaire, la création démesurée de devises non adossées à des biens réels, la fin programmée du dollar, la démesure des déficits... rendraient-ils le retour à l'or nécessaire, voire urgent?
           Robert Zoellick, le Président de la Banque Mondiale vient de balancer un très gros pavé dans la marre : il propose ni plus ni moins de revenir à l'étalon-or. Zoellick prend simplement acte de faits patents : en période de crise, l'or demeure une valeur refuge. Or, il flambe, actuellement. Il suggère donc la mise en place d'un système dont l'or serait le point de référence, impliquant les monnaies des économies les plus puissantes de la planète, c'est à dire le dollar, l'euro, le yuan et le yen....
     Mais Il convient toutefois de demeurer extrêmement prudent...c'est une chose de disposer de réserves d'or en dur, c'en est une autre d'échanger des dollars contre des titres adossés à l'or !.. Nombre de ces titres n'ont pas de contrepartie. Le marché financier a donc produit ce que l'auteur appelle des junk-securities, c'est à dire des placements censés être sûrs qui ne valent rien : si jamais le marché s'affole et réalise qu'il n'existe pas les stocks d'or suffisants pour couvrir la demande en produits dérivés, il risque de revendre des titres qui ne vaudront plus rien, au risque d'une catastrophe financière. La valeur papier serait 200 fois supérieure à la valeur matérielle !..Il y a là, me semble-t-il, les ingrédients d'une crise de même type que celle des subprimes."
     Point de vue que ne partage pas la doctrine libérale, l'école libertarienne, en particulier, hostile aux banques centrales et à toutes formes de régulation monétaire.
   Le retour à l'étalon or ne fait donc pas l'unanimité, loin de là.
      On peut toujours faire son marché, mais la déception risque d'être grande.Tout ce qui brille, même l'or, n'est pas une garantie. Encore faut-il en définir la valeur, qui n'est que conventionnelle. On peut mourir de faim sur des montagnes d'or.
           La monnaie, quelle qu'elle soit, réalité de nature essentiellement politique, d'une rare complexité, est marquée par une profonde ambivalence ___ (*)
                  Tous à vos cassettes?
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