Rien n'arrête l'appétit de la finance dérégulée.
Elle peut spéculer sur tout, même sur la chute d'un secteur économique ou même d'un Etat.
Et peut faire son blé sur le blé...
On les appelle parfois les nouveau affameurs
Surtout depuis une trentaine d'années, pour beaucoup de groupes bancaires, pas seulement étrangers, les matières premières sont devenues un domaine hautement lucratif:
Les matières premières désignent l’ensemble des ressources naturelles (l’or, le blé, le coton, le pétrole, le cuivre, etc.) utilisés
dans le processus de production du secteur industriel. Ces matières
premières, aussi appelés commodities, sont échangées aujourd’hui à
travers des produits dérivés (futurs, options, warrants, forwards, swaps). Il est ainsi possible de négocier des matières premières soit sur des marchés organisés (bourses, marchés à terme) soit sur le marché de gré à gré ou OTC (Over-the-counter).
Les échanges de comodities s’effectuent notamment à travers le CME
group, dont le CBOT (Chicago Board Trade) et le CME (Chicago Mercantile
Exchange), le COMEX (New York Commodity Exchange) et le NYMEX (New York
Mercantile Exchange) font partie. Au niveau européen, on trouve aussi
deux places boursières très importantes dans l’échange de matières
premières : l’ICE (Intercontinental Exchange) et le LME (London Metal
Exchange). Ces marchés proposent une offre assez large de contrats sur
matières premières.
En France, des banques "très bien" ( le Crédit Agricole semble avoir fait quelques progrès...quand même, quand on se dit agricole!) n'ont aucun scrupule à investir sur la faim:
"BNP Paribas, Société Générale et BPCE (Banque Populaire et Caisse d'Epargne) :
Ces 4 banques continuent allègrement de se gaver en millions de
millions en spéculant sur les prix des matières premières agricoles et
ce malgré le fait d'être scrutées de près par l'Oxfam - Commitee for Famine Relief
- une confédération d'ONG luttant sur des terrains qu'ils soient :
politique, économique et humanitaire contre la pauvreté et l'injustice
dans le monde...
... lorsqu'une banque, (et ses clients) investit en centaines de millions
voir en milliards dans le secteur de la spéculation sur les prix des
matières premières agricoles, cela aggrave la volatilité des prix sur
les marchés agricoles, et rend l’accès aux denrées alimentaires de base
de plus en plus difficile pour les populations les plus pauvres du
monde. Dans beaucoup de pays, s'alimenter, je parles d'un seul repas par
jour, représente 75% du revenu journalier...
Dans un bref moment de lucidité (?), N.Sarkozy l'avait reconnu lui-même, comme le Figaro aujourd'hui:
" La financiarisation des marchés de matières premières entraîne une
volatilité dangereuse, qui peut menacer la croissance économique
mondiale. «Nous avons besoin de régulation pour ne pas nous retrouver de nouveau au bord du précipice »
Depuis les émeutes de la faim de 2008, la leçon n'a pas été comprise...
La souveraineté alimentaire est le problème clé . La politique commerciale de l'OMC est en question, qui favorise les multinationales de l'agrobusiness. Le milieu, la surpopulation locale, la défaillance des institutions, la corruption, les conflits...n'expliquent pas tout.
La faim n'est pas une fatalité.
_« La terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chacun, mais pas assez pour satisfaire les convoitises de chacun ». Ghandi
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