Tournant?.
L'année qui vient va être essentielle pour le jeune mouvement Podemos.
Un sorte d'épreuve de vérité, pour un mouvement qui a poussé comme un champignon, dans les décombres d'une Espagne emportée par la crise immobilière de une spéculation effénée.
Malgré une lente remontée de la reprise économique claironnée, il faudra bien des années avant que l'activité et l'emploi retrouvent un niveau raisonnable, surtout après la fuite à l'étranger de nombreux jeunes.
Podemos s'est développé sur ce terreau, passant de l’indignation à l’organisation.
__Si ce parti reste indépendant et se structure davantage, l'avenir est devant lui.
Car l'indignation ne suffit pas. Ce parti ne bouscule pas que l'Espagne.
Une Espagne en pleine crise et en régression politique, qui a suscité une grand bond en arrière et qui a compromis nombre d'élites dans des corruptions inouïes.
Podemos: un mouvement inédit qui se cherche encore, avec fougue et parfois maladresse.
Une dynamique certaine, malgré les incertitudes de son idéologie de combat.
« Le programme de Podemos n’a rien de maximaliste »,
souligne M. Iglesias. Assemblée constituante dès l’arrivée au pouvoir,
réforme fiscale, restructuration de la dette, opposition au recul de
l’âge de la retraite à 67 ans, passage aux trente-cinq heures (contre
quarante actuellement), référendum sur la monarchie, relance
industrielle, récupération des prérogatives souveraines de l’Etat
concédées à Bruxelles, autodétermination des régions espagnoles...
Prévoyant d’emblée une alliance avec des forces similaires du sud de
l’Europe (notamment Syriza, en Grèce, dont la Commission européenne
redoute une victoire prochaine), les projets de Podemos menacent
toutefois les pouvoirs financiers, ce que M. Iglesias appelle « l’Europe allemande » et « la caste ».
Une force politique qui compte, mais des ambiguités.
Et les récentes élections n'ont pas consacré dans le fief socialiste andalou la marée montante attendue.
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