Le dilemme grec
Le ministre
allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, a estimé samedi que le
gouvernement grec avait "mis fin unilatéralement aux négociations" avec
ses créanciers (UE, FMI) en annonçant la tenue d'un référendum sur le
plan de renflouement du pays.
"Pour le moment il n'y a plus de base pour des négociations (...) aucun des collègues à qui j'ai parlé n'a une idée de ce que l'on peut faire maintenant",
"Pour le moment il n'y a plus de base pour des négociations (...) aucun des collègues à qui j'ai parlé n'a une idée de ce que l'on peut faire maintenant",
Le ministre
allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, a estimé samedi que le
gouvernement grec avait "mis fin unilatéralement aux négociations" avec
ses créanciers (UE, FMI) en annonçant la tenue d'un référendum sur le
plan de renflouement du pays.
"Pour le moment il n'y a plus de base pour des négociations (...) aucun des collègues à qui j'ai parlé n'a une idée de ce que l'on peut faire maintenant",
Ce qui se joue en Grèce et dans ses relations avec l'Eurogroupe nous concerne tous."Pour le moment il n'y a plus de base pour des négociations (...) aucun des collègues à qui j'ai parlé n'a une idée de ce que l'on peut faire maintenant",
L'Etat actuel de la Grèce est révélateur, non seulement d'une crise interne, qui a une longue histoire et qui aurait pu être minorée, mais surtout d'un système en faillite, fixée dans des dogmes obtus, les conséquences perverses d'un euro unique taillé à la mesure les pays du nord, qui favorise surtout l'industrie exportatrice de l'Allemagne, devenue la puissance donnant le ton à Bruxelles.
Deux poids, deux mesures: Berlin l'a oublié...On a oublié que le pays de Socrate était plus victime que fautif. Le déni a été constant. L'aveuglement, massif. L'autocritique, nulle.
Une certaine presse caricature effrontément, défendant une langue de bois par une autre.
Le péché originel fut l'acceptation de la Grèce de l'euro, sous la pression giscardienne, ce que de plus en plus de spécialistes finissent pas reconnaître.
L'austérité imposée ces dernières années a donné le coup de grâce à une économie fragile, peu exportatrice, et a contribué à forger les impasses dramatiques dans lesquelles se débat aujourd'hui la Grèce et l'âpreté de négociations qui furent un coup de force.
Les embrassades de façade de Bruxelles masquaient un rapport totalement déséquilibré et un volonté de faire fi des urnes, comme le reconnaissait Juncker, dont le discours louvoyant changeait selon les circonstances, faisant mine de ne pas comprendre que la dette grecque était en grande partie "fabriquée" et ne pourra jamais être remboursée.
Athènes avait pourtant fait des pas importants, au risque de se mettre en péril, et demandait du temps pour les réformes de fond.
La reconnaissance des erreurs successives, reconnues tardivement par Strauss-Kahn rejoint d'anciennnes et de plus récentes critiques du traitement du dossier, parThomas Piketty, Joseph Stiglitz, Marcus Miller et Massimo d’Alema.
« La nature inachevée de l’union monétaire européenne » est « à l’origine de tout le problème et aurait dû être un élément essentiel de sa solution »....C'est en partie vrai. Mais il est un peu tard pour "apprendre
de ses erreurs"...
Objectivement, la Grèce n'en serait pas là sans les interventions bancaires qui ont investit très tôt avec le maximum de profit, en faisant silence sur la corruption.Les créanciers sont accusé à juste titre d'étouffer le pays par leur politique de gribouille, finalement au service des intérêts financiers.
Pour une fois qu'on laisse le peuple grec, courageux, mais désespéré ou résigné, parler sans pression ni chantage...
On perçoit bien le chantage bruxellois et la peur d'une remise en question d'institutions qui ont failli, la peur d'un Waterloo de l'euro, qui obligerait pour le moins à passer, de manière négociée, d'une monnaie unique à une monnaie commune.
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- L'analyse de T.Piketty
- Les Grecs n'ont pas à payer une dette qui n'est pas la leur
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