Ce fut un certain 18 Juin 1915....
La bataille qui a fait l'Europe,
Dont la carte fut revue et corrigée au Congrès de Vienne.
Il y eu les faits: la fin du roman de sa vie d'acteur politique.
Il y eu les récits, plus ou moins fidèles, plus ou moins romancés.
Le mythe et réalité se sont vite entremêlés
L'histoire héroïque, épique, comme disent les historiens, a pris le dessus, dans le cadre du roman national qui caractérise notre pays. Les souvenirs renaissants, les déceptions du trône renaissant et l'action de Napoléon III redonneront un sens glorieux à l'événement et à toute l'aventure du Corse d' exception.
Ce qui devait être une affaire vite réglée, l'affaire d'un déjeuner, comme disait l'empereur, a mal tourné (*)
Ce fut la fin d'un destin hors du commun, aux ambitions sans limites, mais qui s'avouait parfois limité.
Dans son exil de Sainte-Hélène, l'Empereur a lui-même eu conscience du caractère hasardeux de son destin: « J'avais
beau tenir le gouvernail, quelque forte que fût la main, les lames
subites et nombreuses l'étaient bien plus encore, et j'avais la sagesse
d'y céder plutôt que de sombrer en voulant y résister obstinément. Je
n'ai donc jamais été véritablement mon maître ; mais j'ai toujours été
gouverné par les circonstances... ».
La seule chose que Napoléon ait plutôt bien maîtrisé est la construction de sa Légende, en gérant sa communication par ses Bulletins de la Grande Armée et ses commandes aux peintres, en se livrant aussi à l'Angleterre et en se dotant de l'auréole du martyr !
Waterloo est devenu un haut-lieu de tourisme, un prétexte à reconstitutions, à commémorations, l'objet de films, d'émissions.
Ce fut une défaite mal digérée, toujours synonyme de désastre.
L'effondrement de l'Aigle fut le début d'une légende aux multiples facettes.
Devenue un récit aux limites du merveilleux, dans notre aventure collective.
Wellington a quelque peu contribué à la célébrité du lieu.
Pour ou contre Napoléon? C'est une autre histoire, un peu vaine...La légende n'a pas disparu, même si elle a connu des mutations.
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(*)Stendhal, dans La Chartreuse de Parme, n’a rien inventé. Fabrice del
Dongo, comme beaucoup, ne voit que bien peu de choses de la bataille,
hormis des cadavres d’habits rouges. Un lieutenant britannique, dans ses
Mémoires, expliquera : « La fumée, le vacarme, choses qui
sont inévitables quand on se frotte à l’ennemi, et l’attention que les
officiers doivent à leurs hommes, tout cela les rend particulièrement
incapables de dresser le compte-rendu des batailles auxquelles ils ont
pu être mêlés ». Le combat lui-même est multiforme : artillerie qui
balaye des fantassins, cavaliers qui buttent contre des carrés de
fantassins, corps-à-corps meurtriers. La fumée empêche de bien
distinguer une formation d’une autre, la disparité des uniformes,
colbacks, shakos, bicornes, couleurs des capotes complique
l’identification des combattants ; l’enchevêtrement d’hommes et de
chevaux, cavaliers qui, lors de charges contre des carrés de fantassins,
sont bloqués par les cadavres des chevaux ou désarçonnés par leur
cheval affolé et incapable de foncer sur un mur de baïonnettes ; obus et
balles qui fracassent les os et dévastent les chairs ; boulets qui
tranchent dans les rangs en tuant plus de dix hommes à la fois… C’est
l’immensité et l’absurde boucherie de cette bataille que Serge
Bondartchouk a tenté de restituer dans un film intitulé Waterloo, en 1970.
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