jeudi 20 août 2015

Murs

 Les murs n'ont pas d'oreilles...
             ...Pour entendre la détresse humaine...    
                               Il n'y a pas que les murs d'incompréhension.
                                      Ceux qui concernent les relations individuelles, L'inventaire en serait infini.
     Il y a ceux, matériels, qui séparent les peuples et les cultures, à un moment donné de l'histoire, parfois relativement durablement.
     Les réactions critiques et outrées envers les différentes parades contre les invasions ou les passages indésirés, quand ils existent, n'opèrent pas magiquement comme les trompettes de Jéricho.
    Il y les murs qui s'efforcent pour un temps, souvent vainement, de mettre à distance un péril envahisseur, comme celui de Chine ou d'Hadrien, pour protéger les terres conquises qui menacent l'Empire.
    Ceux qui tentent  d'éviter une fuite de ressortissants pour préserver un temps la substance d'un pays, comme celui de Berlin en son temps. La Corée du Nord aujourd'hui.
       Ils ne sont pas forcément de pierre ou de béton. L'inventeur du fil de fer barbelé a connu un succès inattendu et durable. Fixer les troupeau animaux dans le Grand Ouest n'a pas suffi. La guerre de 14 et ses tranchées sont  passées par là et les applications contemporaines, parfois raffinées, ont connu et connaissent des applications humaines, limitées, à Calais, comme à Ceuta, presque sans fin au Sud Texas, systématique dans la Hongrie actuelle. Elles prétendent éviter certains passages ou implantations jugées indésirables.
  Les murs érigés entre pays ou à l'intérieur d'un pays n'ont pas tous la même fonction.
      C'est toujours la peur qui est le mobile de la protection matérielle sous toutes ses formes.
Cela saute aux yeux le long de la Cisjordanie, où le mur, empiétant souvent sur le territoire d'à côté, fait fonction de frontière, que certains veulent définitives, là où il devait être une parade temporaire. Elle fait maintenant partie d'un projet politique qui ne dit pas son nom.
        Mais les murs ne montent pas jusqu'au ciel et  ne résistent pas au temps.
            Les lignes Maginot servent à être contournées.
                 Les murs anti-immigrés commencent à fleurir aujourd'hui, invention moderne s'il en est,  comme s'ils avaient l'efficacité qu'on leur prête, rassurant surtout une opinion apeurée parce que mal informée et crispée sur ses intérêts immédiats et à courte vue. La Syrie et l'Erythrée, c'est si loin...La barbarie est distante et ne nous concerne pas... 
 Elle est juste à nos portes. A Bruxelles, soit on est tétanisé, soit on ressasse les égoïsmes additionnés.
   La protection, plus imaginaire que réelle, donne l'illusion d'une mise à distance et d'une préservation d'identité fantasmée. Combien de peuples ont circulé  à travers l'Europe depuis des siècles, de brassages multiples? Les postes avancés romains ont cédé sous la pression des "barbares", aujourd'hui peuples d'Europe..et d'ailleurs.
     Quand on a que les barbelés comme réponse, on se prépare une avenir difficile.
                     Mieux vaut, diront certains, à l'heure d'une mondialisation sauvage, à l'heure de l'activation de conflits où nous avons notre part, d'un espace Schengen négocié à la hâte dans une Europe sans cohérence et à géométrie variable, une bonne frontière reconnue et souple que des murs réels ou symboliques sans avenir, érigés à la hâte dans la crainte.et le repli sur soi.
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