Il y a dix ans, les digues cédaient sous les forces déchaînées de ce phénomène naturel au doux nom de Katrina.
Mais aussi les secours, l'organisation, la gestion locale et fédérale de cette catastrophe d'une ampleur exceptionnelle.
Quand les digues cèdent, faute d'entretien, c'est le chaos et la desolation
Une gestion discutable |
Comme dit une journaliste présente sur les lieux, j’ai perdu toute confiance dans les institutions gouvernementales, et ma colère ne retombe pas quand je pense à tous ceux qui sont morts ou qui ont souffert à cause de l’inefficacité des pouvoirs publics pour faire face à cette catastrophe. Mais ma foi en l’humanité a aussi été renforcée grâce à tous les actes de courage, d’abnégation et de gentillesse auxquels j’ai assisté. Comme cet homme qui a passé des jours à transporter sur son bateau ses voisins pour les mettre à l’abri hors des zones inondées, et qui n’avait pas une minute à consacrer à une journaliste.
L'hyperpuissance américaine a révélé ses failles et les fractures de la société américaine apparurent au grand jour.
Les stigmates d'une catastrophe annoncée sont toujours visibles 10 ans après.
Le populations noires, les plus pauvres, furent les plus touchées et ce fut l'occasion de vider la ville de ses pauvres
... Alors que La Nouvelle Orléans comptait près de 450 000 habitants avant Katrina
dont deux tiers de noirs américains, aujourd’hui la population est
d’environ 180 000 habitants dont seulement la moitié de noirs.
Les
quartiers les plus vite reconstruits sont évidemment les quartiers
riches. La ville a même décidé que beaucoup de logements sociaux – dont
certains qui n’ont même pas réellement été abîmés pendant l’inondation –
seraient détruits prochainement, puis les terrains vendus à des
entrepreneurs privés qui construiront à la place du « mix-housing » pour mélanger les populations. Malheureusement les plus pauvres ne peuvent pas payer les loyers des mix-housing...
Finalement,
pour beaucoup de décideurs – économiques et politiques – américains,
Katrina est l’occasion de vider la ville de ses pauvres et de sa
population noire (souvent les mêmes. C’est ainsi qu’un leader
républicain louisianais confiait à des affairistes de Washington : « Enfin, les cités de La Nouvelle Orléans ont été nettoyées. Ce que nous n’avons pas su faire, Dieu s’en est chargé »
Katrina est l’occasion de faire grimper l’immobilier, d’investir dans
les nouvelles entreprises de La Nouvelle Orléans en reconstruction... En
reconstruction ? Pour une ville plus riche, plus blanche, plus sûre,
plus rentable, plus attractive pour les investisseurs, pour une ville
dominée par le secteur privé... pour une ville sans solidarité, sans
justice, sans unité, sans ses anciens habitants, chassés par l’ouragan
Katrina puis par celui du capitalisme dans son visage le plus brut.
C’est ce qu’on appelle le capitalisme de catastrophe. Rien de tel qu’une
bonne catastrophe pour faire de l’argent rapidement....
La nature et ses humeurs violentes ont bon dos ..La catastrophe naturelle est aussi souvent politique.
______________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire