Une face cachée de la guerre d'Algérie.
Après l'Indochine, Washington change de politque vis à vis de la France, dans le contexte de la Guerre froide et des guerres postcoloniales.
Selon l'historien Irwin Wall, c'est le danger de l'élection de Kennedy qui, en tant que sénateur, avait dès 1957 pris fermement position contre la politique algérienne de la France, qui condamne de Gaulle à accorder l’indépendance. Si les États-Unis avaient pris fait et cause pour le FLN, les Français n’auraient pas pu continuer la guerre, l’isolement français aurait été complet, et toute coopération avec les États-Unis dans le domaine militaire aurait été impossible. Le Maroc et la Tunisie menacent de faire transiter sur leur sol des armes soviétiques à destination du FLN. En somme, la France risque un isolement diplomatique total, alors même que sur le terrain militaire la guerre est gagnée. Dans son dernier chapitre, “La paix”, l’auteur enfonce le clou en dénonçant le choix fait par de Gaulle de laisser pourrir la situation algérienne en retardant contre toute raison la signature de la paix, cherchant en vain à promouvoir une force musulmane algérienne capable de constituer une alternative au FLN, et se rendant ainsi responsable, à la fois, des excès de l’OAS et du sort des harkis....
Discours de J.F. Kennedy.
______La géopolitique comme auxiliaire de l'histoire
Expression popularisée par Rudyard Kipling, le « Grand jeu » fut, au XIXème siècle, la rivalité pour le contrôle de l’Asie centrale entre l’Angleterre victorienne, installée aux Indes, et la Russie tsariste, en expansion vers le sud et l’est. Cet affrontement, qui prenait la forme d’une lutte d’influence, d’une course à l’exploration ou de tentatives d’alliances avec les principautés ou tribus locales, se déroulait dans les décors somptueux de l’Himalaya, du Pamir, des déserts du Taklamakan ou de Gobi, sur une terre d’une richesse historique incroyable....
Piplineistan |
L’invasion mongole fut le chant du cygne des nomades. Les peuples se sédentarisaient, les États modernes se constituaient et bientôt, deux grands empires s’y rencontrèrent. Après avoir mis fin au joug turco-mongol de la Horde d’or, la Russie avait engagé son expansion vers l’est tandis que l’empire maritime britannique avait mis la main sur les Indes et avançait vers le nord. La rencontre eut lieu en Asie centrale et c’est à un Grand jeu subtil et romanesque que se livrèrent les deux puissances sur l’énorme échiquier allant du Caucase « barbare » au Tibet glacé. Appelé « Tournoi des ombres » par les Russes, cet affrontement épique, jamais déclaré, mettait en scène aventuriers, espions ou explorateurs, souvent déguisés en pèlerins autochtones, une boussole dissimulée dans leur moulin à prières bouddhiste ou comptant les mètres grâce aux boules de leurs chapelets ! Car cette rivalité n’a que rarement débouché sur des affrontements armés, même si le souvenir de la désastreuse expédition britannique reste très présent en Afghanistan : des 16 000 sujets de Sa Gracieuse Majesté qui quittèrent Kaboul en janvier 1842, un seul parvint à la frontière, tous les autres ayant été massacrés dans les défilés par les tribus pachtounes – déjà ! Le Grand jeu consistait surtout à nouer d’improbables alliances avec des potentats locaux versatiles qui ne se privaient pas de jouer double jeu, mais aussi à dresser des cartes et à reconnaître des itinéraires dans des régions alors très peu connues, des territoires grandioses et sauvages, au milieu de tribus farouches où être découvert signifiait généralement la mort…
__Les guerres de Bourgogne (1474-1477) - Comment les pâtres suisses ont vaincu Charles le Téméraire.
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