mardi 12 avril 2016

Un nouveau Bretton Woods?

 Guerre des monnaies
                                   Mettre fin à la guerre des monnaies?
         Vous n'y pensez pas...
    L'hégémonie américaine d'après-guerre, en matière politique et donc monétaire, serait remise en question.
  Mais de nouvelles puissances économiques montantes parlent d'émancipation par rapport à la monnaie dite de référence, la monnaie refuge, le dollar roi.
  Mais c'est encore un  sujet  tabou du côté de Washington et de Wall Street:  la perspective d’un nouveau Bretton-Woods se heurte (ant) au veto des États-Unis, qui ne veulent ni ne peuvent sans des conséquences insurmontables renoncer au privilège exorbitant que représente le statut du dollar. Tout au plus peut-on constater que la Fed a élargi ses critères de jugement pour prendre ses décisions, et qu’elle intègre désormais les conséquences internationales de celles-ci, une incontestable nouveauté. Cette situation indécise est à l’image du reste et confirme que la crise de 2008 va continuer de jouer les prolongations pendant une longue période et qu’il va falloir faire avec, 
     Le dollar pilier et pivot de la vie monétaire internationale, consacrant les victoires de la puissance devenue impériale doit rester la référence, la monnaie universelle, faute d'instance supranationale qui introduirait des normes, des règles et des sanctions. Les grandes instances monétaires internationales comme la Banque Mondiale et le FMI sont dans le giron des intérêts US et la Fed, pratiquement indépendante du pouvoir central, a montré quels types de dérives elle pouvait générer.
       Au coeur de l'affrontement entre puissance déclinante impériale de l'Angleterre et la hantise des USA de voir maints pays en ruine basculer vers le communisme, les accords de Bretton Woods, signés en 1944 par 44 pays, installent les USA dans une position privilégiée en organisant le système monétaire mondial autour du dollar. Toutes les monnaies sont définies en dollar et seul le dollar est défini en or (une once d’or pour 35 dollars). Dans les années 1960, De Gaulle fut l’un des premiers à émettre publiquement des critiques par rapport au privilège du dollar
_____Mais en 1971, Nixon opère un virageil suspend la convertibilité du dollar en or et décide de faire du dollar une monnaie flottante. Le monde entier est frappé de stupeur. Le monde des taux de changes fixes est mort. Dorénavant, la valeur du dollar va changer tous les matins. L’offre et la demande de chacune des monnaies sur le marché mondial déterminent désormais les prix.
   Un instrument d'action politique destiné à réduire d'abord les importants déficits américains causés notamment par le gouffre financier dû à la guerre du Vietnam
  Les Accords du Plazza préparèrent des dérives monétaires spéculatives qui favorisèrent et préparèrent le terrain aux désordres financiers et à le crise de 1998.
     Dans l'histoire monétaire et financièrela puissance économique et commerciale d’un pays est toujours allée de pair avec la domination de sa monnaie. Ce qui n’empêche pas de pointer les insuffisances du système monétaire international actuel, né des décombres de la seconde guerre mondiale, en 1944, lors de la conférence de Bretton Woods et qui a fini par éclater au début des années 1970. D’abord avec la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971, puis la généralisation des taux de change variable, en 1973, consacrée quelque temps plus tard à Kingston en 1976 par les accords de la Jamaïque. Ces derniers avaient dévolu au Fonds Monétaire International la surveillance des monnaies. Néanmoins, le flottement des devises a nécessité très tôt un pilotage. Ce dernier a été assuré avec plus ou moins de satisfaction par le forum des sept pays les plus riches (G7). Transformé aujourd’hui en G20 du fait de l’émergence de nouveaux géants économiques, l’exercice est devenu plus ardu, sinon impossible. L’heure est plutôt au chacun pour soi et à la guerre des changes larvée. La grande crise lors de son paroxysme en 2009 avait laissé espérer l’organisation d’un nouveau « Bretton Woods ». L’ex chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy l’avait souhaité dès 2008. Il n’en a rien été. Le système reste en l’état et le dollar continue d’imposer sa loi. ("C'est notre devise, c'est votre problème..")  
            C'est le début de la fin d'une hégémonie et les préambules d'un rééquilibrage, d'un nouveau système monétaire international, qui demandera du temps, mais qui ne manquera pas de se faire, au prix peut-être de certaines convulsions, car pour l'hégémonie du dollar-roi, c'est la mort annoncée.
      [ Un billet vert "aussi bon que l'or" (2/4)
      L'âge des pétrodollars et de la financiarisation (3/4)
     Yuan, euro, bancor, statu quo... et demain ? (4/4)]
__La monnaie sera toujours nécessaire mais ambivalente, entre violence et confiance, comme Aglietta et Orléan l'ont magistralement montré.
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