Où va Netanyahou?.
Rabin, au secours, ils sont devenus fous!
De droitisation en extrême-droitisation, le gouvernement israëlien ne cesse d'inquiéter, même certains de son camp...
Le bon M Ayrault a pris son bâton de pèlerin pour prêcher la paix, ou du moins le début du commencement d'une négociation éventuelle pour sortir d'une situation sans issue, volontairement bloquée.
A sa suite, le pauvre E.Valls fait semblant de hausser le ton, très , très conciliant, en proclamant, solennellement mais amicalement: La colonisation doit cesser, ... comme tant d'autres l'on dit avant lui, avec plus ou moins de conviction douteuse et avec l'insuccès que l'on sait..
Vox in deserto. Parti pris, résignation ou mauvaise conscience agitée? La voix de la France est devenue inaudible.
Sur fond de profondes divisions internes, on observe, dès 2009 la montée des extrêmes...Vers le chaos?
Malgré les démentis constants, la colonisation continue et la droitisation de la société se confirme, effet notamment de la peur instrumentalisée et de négociations sans cesse repoussées. Les extrêmes s'attisent.
Les critiques envers le régime de Netanyahou et l'ascendant de plus en plus grand des groupes extrémistes, ne sont plus seulement le fait de cadres de l'armée, de la gauche ou d'une certaine presse encore critique, elles émanent maintenant de généraux et du coeur du gouvernement:
La démission du dernier ministre de la défense l'amène à mettre les pieds dans le plat.
«Notre boussole morale pour les questions fondamentales a été perdue» a
regretté Moshe Yaalon qui a décidé également d’une pause dans sa vie
politique. Un départ qui laisse le Premier ministre libre de donner son
coup de barre à l’extrême droite.
Des militaires font entendre leur voix
"Nous gagnons chaque bataille, mais nous perdons la guerre..."
Ce
constat critique adressé aux gouvernements successifs d'Israël,
surtout depuis l'époque Rabin, n'émane pas de quelque antisémite borné
ou de quelque anti-israëlien notoire, ou même d'un journaliste de
Haaretz, souvent critique à l'égard de la politique du Likoud et de ses
alliances avec les sionistes les plus radicaux. Non.Il émane d'un ancien haut représentant du Shin Beth, le pendant israëlien du FBI américain, aux méthodes discutées, qui, avec d'autres membres, plus que perplexes,
s'en prend à la politique suicidaire menée par les différents
gouvernements d'Israël, du Likoud en particulier, qui ont mené la
politique du pire en prétendant défendre l'intérêt du pays, au mépris
d'une démocratie pourtant revendiquée.
Un courageux plaidoyer pour la paix, un peu acide et parfois désespéré. La nostalgie de l'époque Rabin, assassiné pour ses efforts de paix, plane sur ces évocations, faisant allusion aux dégradations de la vie politique qui s'en suivent à l'égard du problème palestinien.
Le documentaire, diffusé par Arte, ravageur pour les dirigeants israéliens, ne manque pas de surprendre, étant donné la nature et l'activité passées des témoins. Six anciens chefs de service du service de sécurité parlent et ce qu’ils disent est terrible pour Israël et la politique de ses dirigeants.
Benjamin Netanyahu s'arrime à l'extrême-droite au nommant à un poste-clé Avigdor Lieberman, l'un des personnages les plus contestés, notamment pour des propos d'une rare violence. (*)
Netanyahu aura réussi, une nouvelle fois à son avantage, à créer un beau désordre:
Quels que soient les résultats de ces négociations, Benyamin Nétanyahou aura réussi à semer
un désordre général. Dans le pire des cas, sa coalition ne bougera pas,
mais ses membres comprendront la nécessité d’une discipline collective.
Dans tous les autres, sa coalition sera élargie et le principal parti
de l’opposition, les travaillistes, risque l’implosion.
« Il compte rester dans le système politique jusqu’en 2069 », avait
dit Avigdor Lieberman en février. Ces tractations politiques ravissent
Benyamin Nétanyahou. C’est le domaine où il excelle, où il déploie sa
roublardise et sa maîtrise des faiblesses humaines. Benyamin Nétanyahou
doit sa longévité exceptionnelle au poste de premier ministre à ces
moments où le temps s’accélère, où la tension monte et les promesses
sont aussi vite faites qu’oubliées, sous le regard électrisé de medias israéliens raffolant de ce feuilleton....
Le successeur de Moshe Yaalon à la Knesset sera automatiquement Yehuda Glick,
le suivant sur la liste du Likoud aux élections de mars 2015. Cet
activiste messianique à la barbe rousse milite depuis des années en
faveur de la construction d’un nouveau temple juif sur l’esplanade des
Mosquées (mont du Temple pour les juifs), à Jérusalem-Est. Victime d’une
tentative d’assassinat en 2014, il trouverait ainsi une tribune inédite
pour pousser en faveur de nouveaux droits d’accès à ce lieu saint pour les juifs.
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(*)- ... Ainsi, un politicien chassé du ministère des affaires étrangères en
2012 sous l’accusation de corruption, qui veut renforcer l’occupation de
la Cisjordanie et de Jérusalem-Est et étendre les colonies, qui tient
les citoyens arabes d’Israël pour une « nuisance » et leurs élus à la Knesset pour des « traîtres », qui veut « réoccuper » la bande de Gaza, qui réclame la destruction de l’Autorité palestinienne et l’application de la peine de mort pour les « terroristes », et qui considère le président palestinien Mahmoud Abbas comme un « terroriste-diplomate »,
va devenir le responsable d’une armée surpuissante, dotée de la bombe
atomique. Ainsi le tribun, résident d’une colonie de Cisjordanie qui
tient pour un héros le soldat franco-israélien Elor Azaria, qui a tué de
sang-froid un Palestinien gisant au sol gravement blessé, qui considère
les soldats lanceurs d’alerte de l’association « Rompre le silence »
comme des « mercenaires dont l’âme a été vendue à Satan », sera le chef de la puissante machinerie politico-militaire de l’occupation et de la colonisation.
« Il
est difficile d’imaginer le premier ministre Benjamin Netanyahou
prendre une décision plus imprudente et irresponsable que de choisir
Avigdor Lieberman comme ministre de la défense », constatait jeudi le quotidien Haaretz tandis que, dans le même journal, l’éditorialiste Gideon Levy lançait cet avertissement : « Nous devons préparer les abris, car nous risquons d’en avoir besoin bientôt. »... (Mediapart)
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