Autant en parler encore...
A quoi joue cette institution d'une autre époque, née de la guerre froide, dont les interventions contestées notamment au Kosovo, en Lybie et aujourd'hui en Syrie ont suscité et suscite encore plus d'une critique.
Dans le panier à crabes syrien, l'institution militaire, comme les USA, aux intérêts convergents, joue un rôle équivoque.
"Même si les combats en Syrie n'ont pas lieu sur le territoire de
l'Otan, cette crise menace la sécurité de ses membres. Mais
l'Alliance reste étrangement inopérante, au point que Leon Wieselter, de
la Brookings Institution, dénonce la « faillite morale de la politique
américaine et occidentale en Syrie ". Washington a visiblement renoncé à
peser dans l'ouest du pays, préempté depuis octobre par l'intervention
russe. Il se concentre sur la seule destruction de l'Etat islamique
(Daech), à l'est ou en Irak. On peut comprendre que les Occidentaux
rechignent à s'impliquer dans un tel bourbier, où tout intervenant
extérieur est obligé de s'allier avec des criminels, puisque plus aucun
belligérant n'est « modéré " depuis longtemps...
Des critique et des résistances se font jour au sein même de l'Europe.
Malgré l'avertissement des Russes, qui ont bien des raisons de se sentir de plus en plus encerclés, l'OTAN renforce ses moyens militaire en Europe de l'Est.
Malgré les dissensions, les vieux démons de la guerre froide sont toujours là . L'Europe, nain politique, militaire et diplomatique, ne s'est pas donné pas les moyens de se positionner de manière indépendante face aux USA, contrairement à la ligne préconisée jadis par De Gaule. L'Atlantisme connaît même une nouvelle vigueur, malgré les mises en garde des esprits encore critiques.
Comme le dit PM de la Gorce: "Les
Etats-Unis ont (ainsi) pu faire de l’organisation politique et militaire
de l’Alliance atlantique l’un des instruments privilégiés de leur
politique étrangère."
Et Pierre Conesa d'ajouter: "La
stratégie européenne de recours à la force doit se différencier des
concepts américains de destruction et avancer une stratégie de
neutralisation..Enfin , l'Europe pourrait disposer de son propre système
d'évaluation de crises et non plus dépendre des renseignements
américains.."
Quel sens attribuer à l'élargissement?
S’il s’agit d’établir un cordon
sanitaire autour de la Russie, érigée en nouvel adversaire virtuel,
l’alliance hésitera à s’étendre jusqu’aux Etats les plus proches
géographiquement de la Russie, et sa garantie de sécurité sera limitée
aux Etats les moins menacés. Si, par contre, la Russie est implicitement
intégrée dans l’alliance, ne serait-ce que par son statut
d’ex-superpuissance associée aux Etats-Unis, tous les élargissements
deviendront possibles au sein d’une coalition du Nord industrialisé ,
dont l’esprit sera celui de la Charte atlantique de 1941 (qui tentait
d’énoncer les principes de la démocratie dans les relations
internationales), plus que du traité de 1949.
Le rôle de l'OTAN aujourd'hui apparaît comme de plus en plus discutable.
Son budget est aujourd'hui financé au trois-quarts par les Etats-Unis, qui gardent dès lors une position dominante au sein de
l'organisation. L'Union européenne laisse donc une partie de sa
souveraineté défensive à son allié américain, qui a cependant obtenu des
membres, début septembre, une augmentation de leurs dépenses militaires de 2% du PIB d'ici dix ans. Rien n'est sûr pour autant, car les Alliés
européens ne semblent guère avoir les moyens, ni même l'envie. Pour
Olivier Kempf, les Européens "ne souhaitent nullement renoncer à une
protection américaine qui les autorise à un comportement de 'passager
clandestin'. Autrement dit, qui leur permet de profiter de l’assurance
d’une protection extérieure, tout en leur permettant de faire des économies dans le domaine de la défense."
.... Au risque de nouvelles aventures...
Comme le disait Tom Daschle, ancien chef de la majorité au Sénat et conseiller du sénateur Barack Obama, (17 août 2008: «Si nous avions travaillé de manière préventive avec la Russie,
avec la Géorgie, en nous assurant que l’OTAN avait le genre de capacité,
la présence et l’engagement idoines, nous aurions pu peut-être éviter
ça» [L'invasion de l’Ossétie du sud par la Géorgie et la riposte russe subséquente ].
Et le vieux sage James Madison (1751-1836), quatrième président des USA,: «De tous les ennemis des libertés publiques, la guerre est
peut-être le plus redoutable parce qu’elle comprend et développe le
germe de tous les autres ennemis.»
Sortir de l'OTAN semble donc être une solution rationnelle, pour ne plus être entraîné dans des aventures militaires qui ne nous concernent pas, comme à l'époque bushienne., ou qui sont des erreurs monumentales, comme en Libye.
Tant que l'Europe sera un nain diplomatique et militaire, on aura à s'interroger sur la vraie nature de l'Otan, comme nous y invite le journaliste Robert Parry.
OTAN le savoir..
_____
- Point de vue
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