mercredi 6 juillet 2016

Le jeu de l'OTAN

Autant en parler encore...
                        A quoi joue cette institution d'une autre époque, née de la guerre froide, dont les interventions contestées notamment au Kosovo, en Lybie et aujourd'hui en Syrie ont suscité et suscite encore plus d'une critique.
    Dans le panier à crabes syrien, l'institution militaire, comme les USA, aux intérêts convergents, joue un rôle équivoque.
     "Même si les combats en Syrie n'ont pas lieu sur le territoire de l'Otan, cette crise menace  la sécurité de ses membres. Mais l'Alliance reste étrangement inopérante, au point que Leon Wieselter, de la Brookings Institution, dénonce la « faillite morale de la politique américaine et occidentale en Syrie ". Washington a visiblement renoncé à peser dans l'ouest du pays, préempté depuis octobre par l'intervention russe. Il se concentre sur la seule destruction de l'Etat islamique (Daech), à l'est ou en Irak. On peut comprendre que les Occidentaux rechignent à s'impliquer dans un tel bourbier, où tout intervenant extérieur est obligé de s'allier avec des criminels, puisque plus aucun belligérant n'est « modéré " depuis longtemps...
     Des critique et des résistances se font jour au sein même de l'Europe.
             Malgré l'avertissement des  Russes, qui ont bien des raisons de se sentir de plus en plus encerclés, l'OTAN renforce ses moyens militaire en Europe de l'Est.
  Malgré les dissensions, les vieux démons de la guerre froide sont toujours là . L'Europe, nain politique, militaire et diplomatique, ne s'est pas donné pas les moyens de se positionner de manière indépendante face aux USA, contrairement à la ligne préconisée jadis par De Gaule.      L'Atlantisme connaît même une nouvelle vigueur, malgré les mises en garde des esprits encore critiques.
    Comme le dit PM de la Gorce: "Les Etats-Unis ont (ainsi) pu faire de l’organisation politique et militaire de l’Alliance atlantique l’un des instruments privilégiés de leur politique étrangère."
Et Pierre Conesa d'ajouter: "La stratégie européenne de recours à la force doit se différencier des concepts américains de destruction et avancer une stratégie de neutralisation..Enfin , l'Europe pourrait disposer de son propre système d'évaluation de crises et non plus dépendre des renseignements américains.." 
   Quel sens attribuer à l'élargissement?
     S’il s’agit d’établir un cordon sanitaire autour de la Russie, érigée en nouvel adversaire virtuel, l’alliance hésitera à s’étendre jusqu’aux Etats les plus proches géographiquement de la Russie, et sa garantie de sécurité sera limitée aux Etats les moins menacés. Si, par contre, la Russie est implicitement intégrée dans l’alliance, ne serait-ce que par son statut d’ex-superpuissance associée aux Etats-Unis, tous les élargissements deviendront possibles au sein d’une coalition du  Nord industrialisé , dont l’esprit sera celui de la Charte atlantique de 1941 (qui tentait d’énoncer les principes de la démocratie dans les relations internationales), plus que du traité de 1949.
      Le rôle de l'OTAN aujourd'hui apparaît comme de plus en plus discutable
             Son budget est aujourd'hui financé au trois-quarts par les Etats-Unis, qui gardent dès lors une position dominante au sein de l'organisation. L'Union européenne laisse donc une partie de sa souveraineté défensive à son allié américain, qui a cependant obtenu des membres, début septembre, une augmentation de leurs dépenses militaires de 2% du PIB d'ici dix ans. Rien n'est sûr pour autant, car les Alliés européens ne semblent guère avoir les moyens, ni même l'envie. Pour Olivier Kempf, les Européens "ne souhaitent nullement renoncer à une protection américaine qui les autorise à un comportement de 'passager clandestin'. Autrement dit, qui leur permet de profiter de l’assurance d’une protection extérieure, tout en leur permettant de faire des économies dans le domaine de la défense."
  .... Au risque de nouvelles aventures...
            Comme le disait Tom Daschle, ancien chef de la majorité au Sénat et conseiller du sénateur Barack Obama, (17 août  2008: «Si nous avions travaillé de manière préventive avec la Russie, avec la Géorgie, en nous assurant que l’OTAN avait le genre de capacité, la présence et l’engagement idoines, nous aurions pu peut-être éviter ça» [L'invasion de l’Ossétie du sud par la Géorgie et la riposte russe subséquente ].
  Et le vieux sage James Madison (1751-1836), quatrième président des USA,: «De tous les ennemis des libertés publiques, la guerre est peut-être le plus redoutable parce qu’elle comprend et développe le germe de tous les autres ennemis
     Sortir de l'OTAN semble donc être une solution rationnelle, pour ne plus être entraîné dans des aventures militaires qui ne nous concernent pas, comme à l'époque bushienne., ou qui sont des erreurs monumentales, comme en Libye.
    Tant que l'Europe sera un nain diplomatique et militaire, on aura à s'interroger sur la vraie nature de l'Otan, comme nous y invite  le journaliste Robert Parry. 
            OTAN le savoir..
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- Point de vue
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