C'est une vielle chanson...
Mais elle change de paroles depuis un moment et elle modifie sa musique par les temps électoraux qui courent.
C'est bien connu, entend-on même dans les chaumières, surtout en période de précarité de plus en plus généralisée, au lieu de s'interroger sur les causes de celle-ci: les fonctionnaires sont trop nombreux, ils travaillent peu, quand ils servent à quelques chose, ils ont la stabilité de l'emploi, etc....(*)
Si on répète que les infirmières travaillent trop, que les policiers n'ont pas toujours la vie facile, que les juges sont en sous-effectifs constants, que le personnel des ehpads est débordé, qu'en psychiatrie, c'est la misère, que les professeurs des écoles sont sous-payés, etc...on ne se fait pas toujours entendre.
Certains emplois, bien sûr, posent des problèmes de répartition, d'abus dans certains domaines, de pantouflage connu dans la haute fonction publique notamment, etc.....Et puis, nobody is perfect..
Mais le programme de F.Fillon, déjà bien préparé par une gauche libéralisée, vise à les réduire drastiquement, à augmenter leur temps de travail et à remettre en question leur statut, à marche forcée, avec l'objectif-commando irréaliste de 100 milliards d'économie..Le new punlic management n'a pas encore donné toute sa mesure...
(Sans évoquer les 60 milliards d'évasion fiscale annuelle qui manquent à la France, les aides à fonds perdus et à effets d'aubaine à de grosses entreprises, l'inégalité criante devant l'impôt, le montant astronomique de fortunes de plus en plus indécentes...)
Non, il faut li-bé-ra-lis-er!
C'est le leitmotiv. Sus donc aux les fonctionnaires, ces galeux dont nous vient tout le mal!.
Trop de fonctionnaires ? il faudrait y regarder de plus près...
Ce sont des nantis?: cette idée simpliste ne résiste pas à l'analyse. Il suffit de regarder les salaires à la Poste, chez un personnel de plus en plus précaire.
Le but du libéralisme financiarisé (l'Etat est le problème, comme disait Reagan) est de parvenir au plus vite à dé-fonctionnariser, désétatiser certaines tâches d'intérêt public, comme on doit dire maintenant, selon la novlangue en cours, qui masque les sous-entendus.. Bruxelles défend ses fonctionnaires mais prône une ouverture libérale pour les autres, en la justifiant par les arguments en apparence de bon sens.
Le journal Le Monde, pourtant peu révolutionnaires, c'est un euphémisme, s'est livré à une petite enquête qui dérange (un peu) bien des idées reçues:
__Les fonctionnaires ne serviraient à rien
__ Ils seraient trop nombreux:
La France compte, en valeur absolue, le plus grand nombre de
fonctionnaires en Europe. Mais, la France est également l’un des pays
les plus peuplés d'Europe.. Ramené à la population, notre pays est donc loin d’avoir le plus grand nombre de fonctionnaires.
__Ils auraient tous la sécurité de l'emploi
Près d’un agent public sur six est un contractuel, soit une partie non
négligeable des effectifs de la fonction publique. 20 % des contractuels
n’ont pu occuper leur poste que trois mois en 2014.
__Supprimer des postes dans le public en créerait dans le privé
L'exemple du service des eaux en est un bon contre-exemple: « La fourniture d’eau potable est l’exemple parfait du type de services
que les collectivités locales ont privatisé et sur lequel elles sont en
train de revenir.
En privatisant ce service, les collectivités locales ont eu un vrai
problème de suivi des coûts. Les entreprises privées leur facturaient
des fuites d’eau àà réparer, des interventions préventives, etc. Impossible pour les collectivités locales de savoir ce qu’il en était vraiment. »
C'est bien connu, quand on veut tuer son chien...
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(*) - Mais il paraît que l'humour sur les fonctionnaires ne fait plus rire.
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