parvient à être le successeur de François I sur le trône élyséen...
L'homme de fer succédera (dit-on) à l'homme du mou...
En effet, il proclame son admiration à la dame du même nom, feue Margaret Thatcher.
Mais les allusions à Maggie risquent bien de n'avoir aucun effet magique.
Comme les références obligées et hors contexte à De Gaulle
Surtout de manière aussi anachronique et amnésique.
Les idoles décontextualisées ont encore leur fonction valorisante et auto-justificatrice, jusqu'à l'absurde. Signe de la pauvreté de la pensée politique qui s'enlise, qui a besoin de bouée, quelle qu'elle soit.
Le Dr Fillon a, dit-il, des remède efficaces, des potions amères, mais radicales.
C'est promis, juré: demain ce sera le plein emploi et le renouveau industriel. Un refrain déjà entendu.
A moins qu'il ne soit que le promoteur d'une précarité encore plus généralisée, comme a réussi à le faire Herr Doktor Schäuble avec sa potion ordolibérale, au moyen d'une opération commando à la Schröder.(1)
Et la France n'est pas l'Allemagne, qui ne peut être un modèle.
Voilà qui devrait plaire à une bonne frange du patronat, surtout la plus protégée, réclamant de moins en moins de charges dans une Europe du dumping généralisé..
Sauf que cette médecine a fait son temps, avec les succès que l'on sait. Les mesures ultra-libérales, au coeur d'une économie financiarisée, ont montré leurs limites, pour ne pas dire plus, surtout quand l'Etat n'a plus la maîtrise de sa monnaie et se trouve lié à une politique européenne qui bride les initiatives. La croissance (que Sarkozy voulait aller chercher avec ses dents) ne se décrète pas, quand les fondamentaux font défaut ou sont conditionnés pas des objectifs purement spéculatifs.
Même au FMI, on commence à revoir ses dogmes, à battre sa coulpe et l'OFCE fait de plus en plus entendre ses réserves... Le vent commencerait à tourner.
Dans cette primaire très primaire, les annonces simplistes étaient de rigueur. Il fallait s'y attendre. Le notable de province devait ratisser au plus large, couper l'herbe sous le pied des plus radicaux ou des plus tièdes. L'apparence bonhomme et la rondeur déterminée ont joué en sa faveur. Bravo, les spins doctors, les conseillers en communication.!
Celui qui totalise autant d'années dans divers gouvernements, compagnon de Sarkozy, va-t-il se réveiller en Jeanne d'Arc, boutant l'esprit du CNR hors de France?...
Jusque dans le domaine de l'éducation, où il y a de substantielles économies à faire. Voilà qui va plaire à la droite catholique et aux partisans de la business School, qui attendent leur heure.
On ne trouve pas 100 milliards sous le sabot d'un cheval..
Une telle saignée serait fatale dans une économie déjà anémiée, déjà en voie de privatisation accélérée. Molière confirmerait. La notion de redistribution semble échapper à notre grand esprit.
Mais il faut bien plaire aux "économistes" de C'est dans l'air, appointés par les banques, aux dogmatiques du marché, aux moins disant salariaux, au monde de la finance mondialisée, qui fait son beurre sur les dettes d'Etat, encourageant les délocalisations..
Merci à Gala et à Karine Lemarchand pour avoir contribué au succès d'un Fillon pas si nouveau que ça, qui veut casser la baraque!...
Courage
Il coulera encore beaucoup d'eau sous le pont Mirabeau avant le rituel rendez-vous du printemps, dans cette république où la promotion des personnes prend de plus en plus le pas sur le débat d'idées et la restauration des institutions républicaines.
____________________________________
__________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire