lundi 16 janvier 2017

Excédents commerciaux allemands

    Problème de riche
                              On pourrait croire que des excédents commerciaux sont une aubaine pour un pays, pris par la frénésie exportatrice.L'Allemagne exporte plis que la Chine, en pourcentage de son PÏB..
        Quel pays ne rêverait-il pas d'excédents commerciaux?
    Mais les excédents allemands ne seraient pas vraiment un problème pour la zone euro s'ils finançaient de l'investissement dans la périphérie, mais on en est loin...
    L'insolente bonne santé commerciale allemande (malgré sa dette et le coût migratoire) devrait réjouir les coeurs, partout dans la zône euro.
     Or L’Allemagne est de plus en plus critiquée pour cette bonne santé même et cela produit, qu'elle le veuille ou non, des effets pervers pour ses voisins.
      ...L’Allemagne exporte à tout-va et importe beaucoup moins. Et alors ? C’est, après tout, le modèle qui a permis à Berlin de redevenir, dans les années 2000, la principale puissance économique européenne. Mais un trop large excédent commercial “revient à exporter son chômage”, souligne Ben Bernanke. Cette force de frappe exportatrice se fait “au détriment de la production locale des pays importateurs”, souligne Pascal de Lima, économiste en chef du cabinet EconomicCell. L’Allemagne importe peu, ce qui n’arrange pas les affaires des entreprises exportatrices de ses partenaires commerciaux. Cette success-story du “made in Germany” pousse aussi les autres pays à chercher à “améliorer leur compétitivité, notamment en faisant pression sur les salaires, ce qui fait baisser le pouvoir d’achat, la consommation et engendre un risque déflationniste [baisse des prix] qui rend la reprise économique plus difficile en temps de crise”, souligne le Centre britannique pour la réforme de l’Europe.
     Au coeur de la question allemandeles choses ne sont pas si simples que ce proclament les pourfendeurs patentés des,tares de notre pays.
    La gestion économique de ce pays le met dans une situation de plus en plus impossible.
         L'utilisation de l'excédent public allemand décidera de l'avenir de la zone euro,et le problème n'est pas ignoré outre-Rhin:.
    La « grande coalition » entre la SPD sociale-démocrate et la CDU/CSU conservatrice se déchire sur l'utilisation des quelques 6 milliards d'euros que le budget fédéral (qui ne représente que 62 % de l'ensemble du budget public allemand) a dégagé l'an passé.
     Les critiques: ne manquent pas En accumulant des excédents extérieurs records, elle contribuerait à la faiblesse de la croissance de l’union monétaire, estiment certains économistes, comme ceux du Fonds monétaire international.
   En 2013, la Commission européenne a ouvert un « examen approfondi » sur le sujet. De son côté, le Trésor américain pointe régulièrement « l’addiction allemande » au commerce extérieur et « l’anémie » de sa demande, jugeant qu’il y a là une source de déséquilibre important pour la zone euro. Des critiques justifiées...
        L'Europe s'en inquiète: "Berlin est régulièrement attaqué pour sa dépendance envers les exportations et la faiblesse de sa demande intérieure. Comme avant eux le FMI et des pays européens, les Etats-Unis ont récemment repris le flambeau en fustigeant la politique économique allemande, sources de "déséquilibre", pour la Zone euro, dont pour l'économie mondiale. Si la procédure aboutissait à des sanctions, ce serait une première.
    Sur son blog, Olli Rehn, commissaire européen des Affaires économiques, a plaidé lundi pour que Berlin "ouvre les goulets d'étranglement à la demande intérieure". Et ce, pour aboutir à "une issue gagnant-gagnant tant pour l'Allemagne que pour la zone euro" à un problème au centre d'un "débat enflammé depuis un certain temps". Il faut dire qu'en pourcentage du PIB, l'Allemagne dégage plus d'excédents que la Chine.."
                    "S’attaquer au veau d’or allemand, c’est contester un système érigé depuis dix ans en modèle intouchable. Et «c’est une excellente nouvelle», s’exclame Thomas Klau, qui dirige l’antenne parisienne du think tank ECFR (European Council on Foreign Relations) : «Il est évident que les excédents persistants et forts sont une source de déséquilibres aussi préoccupants pour la zone euro que des déficits persistants et forts.» En clair, pendant que certains pays serrent les boulons de leurs comptes publics et redressent leur compétitivité, ceux qui sont en bonne santé doivent lâcher du lest en relançant la consommation intérieure et donc les importations.
    Pour Olli Rehn, le commissaire chargé des Affaires économiques et monétaires, il faut que l’Allemagne «ouvre les goulets d’étranglement à la demande intérieure», notamment en augmentant les salaires, en ouvrant les services à la concurrence ou en augmentant les investissements publics : ce sera «gagnant-gagnant, tant pour l’Allemagne que pour la zone euro», selon le commissaire.
    De fait, si l’Allemagne tient à l’euro, elle ne peut laisser ses partenaires périr par asphyxie. Ce n’est pas dans son intérêt, ni économiquement ni politiquement, sa politique égoïste suscitant un rejet de plus en plus grand. Mais s’il est facile de critiquer un mauvais élève - comme la France qui continue à regimber devant les réformes et va donc faire elle aussi l’objet d’une enquête -, il est plus difficile de mettre en cause un pays qui n’a pas attendu la crise pour s’adapter. D’où les atermoiements de la Commission. En février 2012, dans le cadre de ses nouveaux pouvoirs de surveillance de la zone euro, la Commission a rendu public dix indicateurs qui, comme par hasard, ont permis à l’Allemagne de passer à travers les mailles du filet. Le critère était que la balance des comptes courants doit rester entre - 4% et + 6% du PIB sur les trois dernières années. Et, miracle, celle de l’Allemagne était en moyenne de + 5,9% !"
                  _____   "Dans une ambiance européenne de croissance soutenue, l’Allemagne va alors bénéficier de la forte demande de ses partenaires européens. A l’inverse, la demande intérieure allemande pantoufle sagement en raison de la stagnation des salaires. Le déséquilibre recherché commence à produire ses effets. Ainsi, les exportations vont progresser d’autant plus que les salaires seront stables, et ce, en surfant sur la croissance européenne, notamment des pays périphériques. Pour être clair, l’Allemagne va "importer" la demande des autres pays, ce qui revient à dire que le pays exporte son chômage chez ses partenaires. Bien entendu, il ne s’agit pas d’une stratégie coopérative mais bien d’une pure agression économique. Mais à cette époque, au sein de la zone euro, c’est le sacre du "vivre ensemble".
       Car si une telle stratégie peut être tolérée dans une union afin de permettre à un pays de se redresser, certaines limites doivent être respectées. Mais ces limites ont été explosées depuis longtemps par l’Allemagne. Jusqu’à en arriver à cet excédent commercial de 217 milliards d’euros."
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