jeudi 12 janvier 2017

Post-vérité ou l'invention de l'eau chaude

   C'est comme une fureur sémantique
                   Elle a commencé Outre-Atlantique, toujours en mal de nouveaux concepts frappeurs.
   Après la post-modernité, la post- et la trans-humanité des rêveurs de la Silicon Valley, c'est maintenant le règne de la post-vérité, en attendant l'apparition de la post-ceci ou cela...
     Mais sans atteindre le niveau de la post-connerie...qui, elle, n'a pas d'âge.
            Comme si le problème du mensonge, de la désinformation, de la propagande, comme on le disait déjà en 14, en politique notamment, de l'enfumage des esprits, de la manipulation de hommes était un problème de notre temps, même si les moyens de transmissions et de pression sont aujourd'hui décuplés. 
   Il suffit de relire le Gorgias de Platon, Spinoza ou Machiavel, entre autres,  pour voir que le problème ne date pas d'aujourd'hui.
    Le mensonge est devenu une manière (jugée habile, et de fait efficace) de communiquer. Les hâbleurs, baratineurs, bonimenteurs, en s’y prenant bien, parviennent à faire tenir pour vrai n’importe quel mensonge ou calomnie. Le phénomène des « fake news » (fabrication et propagation de fausses nouvelles), prend le pas sur l’effort de « fact checking » (vérification des chiffres et des faits). Les fables sont plus appréciées que les faits. Un bon « bobard » vaut mieux que l’austère, ou dérangeante, vérité....
      Quid novi sub sole?
            Quoi de plus ancien, de plus courant et de plus "normal"?
    La vérité n'est jamais donnée, surtout dans le domaine médiatique. Elle est à (re)construire,à relativiser, à redresser,  contre la mauvaise foi, les partis-pris, les rumeurs, les approximations et les propagandes de toutes sortes.
   Voilà qui n'a rien de post-révolutionnaire, vu l'humaine condition....même à l'ère de la post-présidentielle macronienne ou trumpienne.
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