vendredi 17 février 2017

Grèce: retour de flammes

Mensonge et aveuglement
                                         Alors que le pays s'effondre à bas bruit ... 
...On ne nous avait pas tout dit, à part des informations biaisées ou loin de la vérité.
        Mais certaines choses finissent par se savoir.
  Le FMI savait dès 2010 dans quelle situation inextricable se trouvait la Grèce et que le remède de cheval qui lui était imposé, à titre d'exemple pour les autres surtout et pour sauver les banques, ne pouvait mener qu'à l'impasse ou à la catastrophe économique et sociale.
     Le rôle de JC.Trichet fut majeur dans l'opération.
  Tour le monde mentait. La Grèce, pour les raisons que l'on connaît, avec l'aide complaisante et intéressée de Goldman Sachs, les instances de l'Eurogroupe et le FMI, qui a fini par tenir un double langage, parfois en contradiction avec Bruxelles Berlin.
   IL faut rappeler que la Grèce n'avait pas d'abord vocation à entrer dans l'Eurogroupe, à cause d'une économie trop hétérogène par rapport à celles des pays du Nord, mais que cela se fit quand même, sous la pression de VG d'Estaing, pour des raisons idéologiques.
        Selon La Tribune, le FMI savait que le programme échouerait dès 2010 et F.Godin insiste sur le rôle majeur joué par Jean-Claude Trichet qui a agi comme un obstacle majeur contre toute restructuration de la dette hellénique. La raison en est évidemment la crainte de la contagion, mais l'exposition, alors, des banques françaises et allemandes à la dette grecque (95 milliards d'euros en tout) a joué aussi un rôle majeur. A l'automne 2010, le président de la BCE fera pression sur les gouvernements irlandais et espagnol pour éviter toute restructuration du même type. En avril 2011, il menacera même le nouveau gouvernement irlandais de « jeter une bombe sur Dublin » en forçant le pays à sortir de la zone euro si le programme de « participation des créanciers » promu par la nouvelle majorité était mise en œuvre. Or, en jetant un tabou sur ce sujet, le Français a créé le nœud coulant de la dette qui étrangle encore la Grèce et qui enserre les autres pays jadis sous programme. Idéologue de « l'austérité expansive », terme à la mode alors, il a forcé une solution impossible contre les voix raisonnables du FMI. Les malheurs de la Grèce depuis sept ans y trouvent là leur origine. Une responsabilité qu'il refuse obstinément d'endosser depuis.
       Deuxième conséquence : sur la Grèce, tout le monde a donc menti en mai 2010, du gouvernement grec au FMI en passant par les dirigeants européens et la BCE. Ce mensonge est structurant pour toute l'histoire de la zone euro, particulièrement l'épisode dramatique du premier semestre 2015. Les demandes du premier gouvernement Tsipras, fondée notamment sur une restructuration de la dette et une réduction du niveau de l'austérité, venaient percuter les vérités assénées depuis 2010. Il a fallu briser cette demande par la violence d'un troisième mémorandum, donc d'une poursuite de la logique de 2010, malgré l'évidence contraire de son échec. Le but était en quelque sorte de « forcer la réalité » pour la faire entrer dans une vision définie en 2010. Sept ans de maux du peuple grec, une fracture béante entre le nord et le sud de l'Europe, une humiliation du gouvernement démocratique grec et une situation toujours aussi bloquée auront été les prix à payer de cette tentative sordide de validation des mensonges des dirigeants européens....
        La cacophonie a eu des effets dramatiques, qui n'ont pas fini de se faire sentir.
                  Olivier Blanchard, qui, depuis, a quitté le FMI avait déjà mis en garde dès le 4 mai 2010 : « même en remplissant entièrement toutes les conditions posées, rien ne peut soutenir la croissance contre la contribution négative du secteur public ». Et d'ajouter : « la reprise aura plus vraisemblablement la forme d'un « L » avec une récession plus profonde et plus longue que celle projetée ». Et de conclure : « le schéma de croissance en « V » projetée est beaucoup trop optimiste, il est improbable que les forts gains de productivité puisse jouer un rôle significatif ». Ce mémo prouve que le FMI savait donc parfaitement ce qui allait se passer en Grèce. Les informations de Paul Blustein ont été confirmées par Olivier Blanchard lui-même qui, dans un tweet du mercredi 15 février, a indiqué qu'il « n'a pas fait fuité lui-même » ce document, mais qu'il n'est finalement « pas mécontent qu'il ait fuité »."
      La situation apparaît sans issue tant que l'Allemagne, et surtout Schaüble, maintient sa position dogmatique et étroitement ordolibérale.
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