dimanche 16 avril 2017

FN: on ne nous dit pas tout

On dit qu'elle a changé                            (Points de vue)
                                         Demain, peut-être...
                                   Mais le FN, même reloocké, reste au fond lui-même.
                                        L'avenir, même proche, ne peut se lire dans une boule de cristal.
              Bien des événements, des conjonctures et des impondérables peuvent déjouer nos prévisions. Des exemples récents le prouvent. 
    Mais il n'est pas interdit, à ses risques et périls, sur les bases de la configuration du présent connu, de tester certaines hypothèses, qui peuvent être plausibles, mais pas forcément toujours convaincantes. 
                   L'hypothèse Marine est-elle plausible?  (Certains le pensent, d'autres le contestent.   Les choses pourraient se révéler plus compliquées que les schémas en cours). Selon un internaute:
                               Marine Le Pen élue Présidente de la République en mai 2017, les électeurs du Front National en rêvent, persuadés que la patronne du FN saurait remettre le pays en ordre de marche sur le plan économique et rétablir une justice sociale mise à mal par des décennies de libéralisme.               Encore faudrait-il que la nouvelle Présidente ait les moyens de gouverner...
   Comme le suggère un internaute
          Incontestablement, la conjoncture politique est favorable à Marine Le Pen. Le Brexit, que ni l’establishment britannique ni les médias d’outre-Manche n’ont vu venir, a été une divine surprise pour la patronne du FN et son état-major. De même, l’élection de Donald Trump, que ni l’establishment étasunien ni les médias d’outre-Atlantique n’ont cru possible, est venue ajouter à la confusion des élites occidentales et renforcer les espoirs des caciques du Front National. Enfin, l’humiliation subie par l’ex-Président Nicolas Sarkozy au 1er tour de la « primaire de la droite et du centre » – au profit de celui qu’il nommait il n’y a pas si longtemps « Mr Nobody » ou « Durien » pour souligner son insignifiance –, a été perçue comme la cerise sur le gâteau électoral. Et pour cause, scrutin après scrutin, rien désormais ne se passe plus comme prévu par les politologues et les éditorialistes dès lors que les enjeux sont importants : les électeurs, de plus en plus décidés à être maîtres de leur destin, sont devenus frondeurs, au grand dam des faiseurs d’opinion infatués, réduits à l’état de spectateurs impuissants.
    De là à penser que le « plafond de verre » qui bride les ambitions de Marine Le Pen volera en éclats lors des élections présidentielles des 23 avril et 7 mai, il n’y a qu’un pas, allègrement franchi par les militants et les sympathisants du FN qui se voient déjà surfer sur cette vague. En l’occurrence, c’est aller un peu vite en besogne et très certainement prendre ses désirs pour des réalités. D’une part, parce qu’un candidat comme François Fillon, sorti renforcé de la « primaire », a de très bonnes chances de siphonner suffisamment de voix du Front National au 1er tour de la présidentielle pour créer une forte dynamique en sa faveur au 2e tour. D’autre part, parce que seront organisées les 11 et 18 juin 2017 des élections législatives qui, plus encore que la présidentielle, détermineront quel parti disposera des leviers du pouvoir durant la prochaine mandature.
    Dans l’hypothèse – la plus plausible – d’un 2e tour opposant François Fillon à Marine Le Pen, le premier nommé, bénéficiant de l’effondrement du Parti Socialiste et de l’éparpillement des voix de gauche, devrait pouvoir compter sur une majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Associée à la majorité Les Républicains du Sénat, elle lui donnerait de facto les pleins pouvoirs et probablement la majorité des 3/5e au Congrès en cas de besoin dans l’optique de réformes constitutionnelles.
     Tel ne serait en revanche pas le cas pour Marine Le Pen, SI, déjouant tous les pronostics, elle parvenait à être élue Présidente de la république. Certes, une présidence Front National induirait une probable dynamique en faveur du FN lors du scrutin législatif. Mais, faute de moyens financiers, de structures logistiques, et du relais d’un solide réseau d’élus de terrain implantés dans les terroirs, cette dynamique serait de toute évidence insuffisante pour permettre l’émergence d’une majorité au service des ambitions de Marine Le Pen. Au mieux, le Front National passerait de ses 2 élus actuels à 80 ou 100 députés dans les hypothèses les plus favorables. Un effectif conséquent, assurément, mais très éloigné des 350 à 400 députés que peut espérer obtenir la coalition LR-UDI dans le contexte prévisible d’éparpillement des voix de gauche.
     Sans majorité parlementaire, Marine Le Pen se trouverait d’emblée en cohabitation, ce qui constituerait une première dans la Ve République et sèmerait les germes d’une crise de régime, l’esprit de la Constitution étant bafoué par le verdict des urnes. Nonobstant, Marine Le Pen pourrait assumer son rôle de chef de l’État, mais dans l’ombre d’un Premier ministre issu de la majorité législative, très probablement Les Républicains. Et pas question pour elle de dissoudre cette assemblée durant un an, sans certitude d’ailleurs d’obtenir un résultat très différent 12 mois plus tard.
     Qu’à cela ne tienne, affirment de nombreux électeurs du Front National, Marine Le Pen peut organiser des « référendums législatifs », notamment pour instaurer, en vue des prochaines législatives, un scrutin proportionnel nettement plus favorable au FN. De même peut-elle, croient ces mêmes électeurs et sympathisants, gouverner par « ordonnances », faute de majorité à l’Assemblée Nationale. Le problème pour la Présidente, c’est que rien de tel ne pourrait se passer...
      La Présidente Marine Le Pen pourrait-elle mettre sur pied des référendums destinés à modifier laConstitution et à servir les idées politiques qu’elle entend promouvoir ?
     L’une des prérogatives de la Présidence est, dans le cadre de l’article 11 de la Constitution de 1958 amendée en 1995 puis 2008, de pouvoir organiser un « référendum législatif » portant sur une question économique, sociale ou environnementale. Certes ! Mais cette prérogative est soumise à une proposition émanant, durant une session parlementaire, soit du gouvernement, soit d’une majorité des parlementaires des deux assemblées conjointement solidaires. Et cela sur un projet de loi, autrement dit un texte émanant du gouvernement.
     En clair, cela veut dire que Marine Le Pen étant de facto entrée en cohabitation dès le lendemain des législatives du mois de juin serait placée dans l’incapacité d’organiser le moindre « référendum législatif » pour cause de gouvernement et d’assemblées hostiles à la gouvernance du Front National.
    Il y aurait bien une possibilité pour Marine Le Pen de tenter un passage en force, mais cela passerait par le maintien en place, après les élections législatives de juin 2017, du gouvernement FN nommé au lendemain de l’élection présidentielle. Un gouvernement en l’occurrence non représentatif du résultat des législatives, et de ce fait en violation de l’esprit de la Constitution, ce qui ouvrirait à coup sûr une grave crise de régime, potentiellement porteuse de chaos politique et social.
     Au demeurant, si l’on admet – cas éminemment improbable – que la Présidente tente un coup de force par ce biais, son gouvernement serait renversé par une motion de censure dès la première tentative de vote d’un projet de loi présenté par le gouvernement FN. Une motion de censure qui pourrait également intervenir dans le cadre d’une proposition gouvernementale de « référendum législatif », même si le projet de loi destiné à être soumis aux Français par voie référendaire ne nécessite légalement qu’un débat sans vote à l’Assemblée Nationale.
     Il resterait encore une arme à Marine Le Pen pour contourner ces difficultés : le « référendum d’initiative partagée », cette usine à gaz mise en place par Nicolas Sarkozy lors de la réforme constitutionnelle de 2008 en lieu et place du « référendum d’initiative citoyenne » espéré par le peuple français. Mais là encore, la Présidente verrait se dresser devant elle une montagne d’obstacles. Il lui faudrait en effet s’appuyer : d’une part, sur une demande émanant d’au moins 185 députés et sénateurs (1/5e des parlementaires) ; d’autre part, sur un vote des Français représentant au minimum 1/10e des électeurs inscrits sur les listes. Soit plus de 4,5 millions de nos compatriotes, autrement dit... 70 % du corps électoral de Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2012 !
   Encore faut-il savoir que ni le « référendum législatif » ni le « référendum d’initiative partagée » – dont les champs sont encore plus limités – ne peuvent être utilisés pour une réforme constitutionnelle, visant par exemple à mettre en place aux futures élections législatives une proportionnelle nettement plus équitable que le système actuel. Pour modifier la Constitution, c’est l’article 89 de celle-ci qui est mis en œuvre et qui, sur un texte approuvé en termes identiques par les deux assemblées, débouche soit sur un vote du Congrès – les 3/5e des voix étant requis pour que le texte soit adopté –, soit sur un scrutin référendaire.
    En résumé, avec un soutien parlementaire limité à quelques dizaines de députés et en l’absence de larges alliances, Marine Le Pen serait impuissante à modifier la Constitution, et tout aussi impuissante à agir dans les domaines socioéconomiques et environnementaux. Elle ne garderait la main que sur ce qui relève du « domaine réservé », à savoir la politique étrangère, la défense relevant d’un « domaine partagé » avec le Premier ministre, exception faite de l’usage de... la force nucléaire.
     D’aucuns dans les rangs du Front National feront remarquer que des députés de l’aile droite du parti Les Républicains pourraient se joindre aux initiatives du FN. Mais cette hypothèse relève du fantasme, les élus LR n’ayant aucun intérêt à ouvrir une crise politique dans leurs rangs alors qu’ils disposeraient de Matignon et de la majorité dans les deux assemblées. Seul une Assemblée Nationale et un gouvernement de gauche pourraient rendre possible un tel scénario, mais ce n’est évidemment pas ce qui se dessine pour 2017 avec un Parti Socialiste en capilotade après 5 années de présidence Hollande.
     La Présidente Marine Le Pen pourrait-elle gouverner par ordonnances, à défaut de pouvoir faire voter des lois par l’Assemblée Nationale ?
      Là non plus, rien à attendre pour la Présidente issue du Front National. L’article 38 de la Constitution, qui définit les conditions de la mise en œuvre d’une gouvernance par ordonnances, est parfaitement limpide : ce processus doit impérativement être encadré par une... « loi d’habilitation » qui précise les domaines d’action – principalement des questions techniques – et la durée pendant laquelle le gouvernement peut avoir recours aux ordonances.
   En conclusion, faute de disposer d’une majorité Front National au parlement et d’un gouvernement issu de cette majorité, Marine Le Pen devrait faire une croix sur ses ambitions réformatrices et se contenter des pouvoirs limités que donne la Constitution au Président en période de cohabitation. Et cela pendant au minimum un an, jusqu’à la tenue de nouvelles élections législatives consécutives à une éventuelle dissolution à l’Assemblée Nationale, comme le permet l’article 12 de la Constitution. Encore faudrait-il, pour que la Présidente prenne cette initiative, que la conjoncture politique soit favorable à une entrée significative de nouveaux députés du FN dans l’enceinte du Palais-Bourbon. Or, cela ne pourrait se faire qu’en cas d’échec caractérisé de la majorité en place, sans pour autant que le Front National soit assuré de renforcer suffisamment ses effectifs au lendemain du scrutin.
   Dur d’être aux commandes sans pouvoir piloter !
             Il est vrai qu'une Marine peut en cacher une autre.
        Chasser le naturel..
        Marine reste masquée.
              Et on ne nous dit pas tout
   Les racines et les vieux liens sont toujours là, même si elle veut à tout prix rassurer, en en faisant trop parfois.
                            Si Marine Le Pen était présidente?...
   Elle ne serait pas libre comme elle le prétend. Le  GUD   veille et attend...
      L'argent noir reste un problème. Le terrain est miné. Les dérapages ne sont pas toujours contenus.
 Elle ne renonce pas aux «fake news» et sa critique de l'euro est assez simpliste.
   Un programme économique défaillant et assez incantatoire.
            A chacun de prendre ses responsabilités...
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Au Parlement européen, les votes méprisants du FN et de Marine Le Pen à l’égard des travailleurs
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