mercredi 12 avril 2017

Politique de gribouille

Trump et la Syrie
                              Il fut beaucoup reproché à Obama sa passivité ou tout du moins son ambiguïté dans le conflit syrien, par crainte de nouveaux revers au MO,  par révérence vis à vis des principaux donneurs d'ordres qui ont alimenté les extrémisme islamiques, par refus de collaborer avec une politique russe jugée trop favorable à Damas.
   Le premier Donald Trump semblait vouloir inverser le cours des choses et, en se rapprochant de Moscou, faire une autre place à la politique syrienne. Mais le nouveau gendarme, qui voulait renverser la table, se révèle être sans doctrine, sans vision à long terme.
  Le Hard Power trumpien semble ne pas savoir où il va.
    On nous avait prévenu, l'homme est imprévisible. Ce qui n'est pas fait pour rassurer...
  Suit-il une impulsion momentanée, au gré des circonstances, quitte à se dédire un peu plus tard,  comme il l'a déjà fait, ou finit-il par se ranger, par ignorance des dossiers, à l'avis du dernier de ses conseillers militaires qui s'exprime, ou pire...?
   Emotion soudaine à la mort d'enfants, qui suscite la révolte? Maintenant? Seulement maintenant?
        Bien malin qui dira où il va. Beaucoup d'Américains s'inquiètent de ce bateau ivre à la tête de Maison Blanche.
    De plus, la voix élevée contre Moscou apparaît comme un artifice  et les menaces au large de Séoul ne manquent pas d'inquiéter.
     On peut se poser beaucoup de questions sur la nature et les circonstances de ce nouveau bombardement russe jugé criminel.. Il y a eu tellement de bruits et de propagande depuis le début du conflit syrien.
          IL semblerait , si on en croit certains analystes, que les frappes du nouveau locataire de la Maison Blanche furent un coup préparé, aux conséquences parfaitement symboliques et à portée surtout interne, pour se concilier une opposition, surtout démocrate, toujours en opposition, voire en révolte sporadique...
        Une frappe qui aurait été une soupape permettant de relâcher la pression du Deep State. Sa cote de popularité chez les Démocrates est remontée d'un coup, la MSN qui l'avait si souvent insulté est à ses pieds, les néo-cons ne trouvent plus rien à redire. Nous nous demandions hier : " joue-t-il un périlleux coup de poker pour se distinguer publiquement des Russes au moment où il marque des points contre la clique néo-con autour d'Obama ?...
                Une petite frappe tweet, en quelque sorte.
...Pendant que les alliés occidentaux de Washington (les éternels idiots utiles), à l’exception de la Suède, applaudissent des deux mains ces frappes salvatrices, Vladimir Poutine dénonce « l’agression contre un pays souverain » tout en réclamant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. De son côté, Téhéran « condamne vigoureusement » cette frappe que « soutient complètement » Ryad comme Tel Aviv.   
      Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault déclare le 4 avril 2017 : « L’utilisation des armes chimiques constitue une violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) et un nouveau témoignage de la barbarie, dont le peuple syrien est victime depuis tant d’années ». Le 7 avril 2017, il se félicite des frappes américaines et du « signal et de l’avertissement qui avait été envoyé et d’une forme de condamnation du régime criminel de Bachar Al-Assad ». Cette déclaration est à mettre au regard du bilan de son action diplomatique présenté le 23 mars 2017 dans lequel il souligne les principes sur lesquels se fonde l’action de la France : principes de paix, de prééminence de l’action collective et du multilatéralisme, de construction d’une gouvernance mondiale… 9. Pour le cartésien que nous sommes, c’est tout le contraire ! Hier zélateur inconditionnel du multilatéralisme, notre pays en est aujourd’hui son meilleur fossoyeur....
       ... Au Proche et au Moyen-Orient ne risque-t-on pas de contribuer à enclencher une spirale de la violence dont on ne sait où elle peut nous conduire (Cf. Libye) ? Ensuite, est-il opportun d’ajouter de la méfiance à la méfiance dans la relation américano-russe au moment où il est essentiel de dialoguer avec tous et de faire baisser la tension en Europe ?13 Enfin, que pourrait faire Donald Trump en Corée du nord au moment où il presse la Chine de modérer les élans de Pyongyang sous peine d’aller mettre, manu militari, de l’ordre sur place ?14 Toutes ces questions ont-elles été sérieusement envisagées dans les chancelleries occidentales avant d’applaudir des deux mains, dans la plus grande précipitation, à ce coup de semonce américain, à cette frappe « diplomatique » et « médiatique » ?
« Elle aussi avait ses phrases types
Et me parlait de ses grands principes
Puis n’agissait n’importe comment
En vertu des grands sentiments »,
...chantait déjà en 1999 Guy Béart. C’est bien ce que font tous nos sympathiques dirigeants politiques tant est grand le décalage entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font (ou ne font pas) sur le dramatique dossier syrien....
                                 Un dossier sur lequel l'information ne brille pas par sa qualité
   Le simplisme le parti-pris et le manichéisme prévalent surtout dans le traitement de ce dossier complexedans le contexte de crises du monde multipolaire.  ___________________________________ 

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