samedi 1 juillet 2017

Portrait d'un tueur

Une histoire déjà (trop) longue
                                              Un scandale qui dure.
        Quand on a perdu deux membres de sa famille proche, décédées de l'amiante de manière reconnue, du fait de manipulations industrielles non encadrées, on est particulièrement sensibilisé à ce problème.
           Un problème qui est en train de devenir chez nous un naufrage judiciaire.                                   Un nouveau scandale sanitaire sans responsable .... (*)
     Y aura-t-il un jour un procès pour évaluer le rôle et les responsabilités des industriels et des pouvoirs publics dans les décès liés à une exposition prolongée à l'amiante ? Les écrits récents des magistrats du tribunal de grande instance de Paris semblent indiquer le contraire. Selon les informations publiées mercredi par le Monde, le parquet a requis l'arrêt de l'instruction dans plusieurs dossiers ouverts après les plaintes de familles de personnes mortes après une exposition à l'amiante.
       Sur ce dossier, le Canada, gros producteur, est à la  traîne.
     En Italie, un procès a bien eu lieu contre Eternit, mais la Cour de cassation a fait machine arrière.
  En Belgique la procédure eut plus de succès. La cour d’appel de Bruxelles a mis un terme à dix-sept années de procédure en estimant qu’Eternit connaissait depuis les années 1970 les effets cancérigènes de l’amiante-ciment mais n’avait pas pris les mesures nécessaires pour protéger ses travailleurs et les personnes vivant à proximité de ses usines.
     Mais les effets nocifs du produit sont déterminés depuis bien plus longtemps.
         Quand tirera-t-on définitivement et radicalement des leçons pour l'avenir?
  On peut retenir que"L’amiante est responsable chaque année de près de 5 000 maladies reconnues comme étant liées au travail. Il s’agit de la deuxième cause de maladies professionnelles et de la première source en terme de coût. Toute personne victime des effets de l'amiante peut obtenir une indemnisation de son préjudice auprès du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (FIVA). Dans certaines circonstances d'exposition professionnelle, il est également possible de bénéficier d'une allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante."
    Cela fait longtemps que la question de l'amiante pose problème. Ce qui n'était que soupçon médical dès le début du XX° siècle, est aujourd'hui enfin une certitude avérée et partagée.
     Le miraculeux produit rocheux tuerait 1.700 personnes par an en France.
              Elle pourrait faire jusqu'à 100 000 morts d'ici à 2050, selon certaines estimations.
                    Même dans certains hôpitaux, on ne voit pas le problème.
     Mais les marchands de doute veillent, quel que soit le domaine.
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      (*) La décision du parquet de Paris de demander la fin des investigations dans plusieurs enquêtes pénales concernant l'amiante est «un véritable naufrage de l'institution judiciaire», dénoncent l'association nationale des victimes de l'amiante (Andeva) et la fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath). «100.000 morts de l'amiante annoncées, 21 ans d'instruction pour en arriver là ! C'est un véritable naufrage de l'institution judiciaire», déclarent les associations dans un communiqué commun.
     Pour elles, il s'agit d'un «énorme scandale judiciaire» qui prépare «un enterrement de première classe», 21 ans après le dépôt des premières plaintes.
     Andeva et la Fnath estiment que «ce n'est pas une date mais une période d'exposition que les magistrats auraient dû retenir pour établir la certitude d'un lien de causalité entre la faute pénale et le dommage des victimes».
      Cette décision «va bien au-delà des victimes de l'amiante» et pourrait entraîner «des décisions analogues demain» pour les «victimes de produits à effets différés (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques)», ce qui reviendrait «à délivrer par avance un 'permis de tuer' aux auteurs de crimes industriels 'non datables ».
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