vendredi 13 octobre 2017

Dette grecque: bonne affaire...

On dé-graisse encore
                               Ce fut présenté comme un généreux sauvetage, mais imposé par une troïka sans âme et aux ordres.
      Cela est devenu une saignée, qui a déjà rapporté 8 milliards à la BCE. Une paille pour l'institution. Une somme énorme pour Athènes, qui a été réduite au silence et à l'état de quasi-colonisation économique, de vastes secteurs de l'activité ayant été vendus à la découpe, sans qu'on s'interroge outre mesure sur les origines d'une dette minime par rapport à maints autres autres pays aussi touchés par la crise. 
      Une dette largement "fabriquée" et un temps occultée par Goldman Sachs, mettant en difficulté d'imprudentes (?) banques allemandes, françaises... qu'il fallait sauver à tout prix, après leur aveuglement et leur avidité.. Pas le peuple grec, qui, pour l'essentiel, manque encore de tout, à part dans certains îlots de développement, dû essentiellement au tourisme en hausse progressive.
        Financer un pays en crise, ça peut rapporter gros, admet Valeurs actuelles. C'est ce que montre la Banque centrale européenne : mardi, elle a révélé que les intérêts tirés des emprunts d'Etat grecs qu'elle a achetés entre 2012 et 2016 lui ont déjà rapporté 7,8 milliards d'euros. Que va devenir cet argent ? En réalité, il ne reste pas dans les caisses de la BCE mais est reversé aux différentes banques centrales de la zone euro. A l'origine, le programme de rachat de la dette grecque prévoyait que ces intérêts seraient in fine rendus à la Grèce Mais depuis l'arrivée au pouvoir à Athènes du gouvernement d'extrême gauche d'Alexis Tsipras, l'Allemagne, suivie par d'autres pays, a fermé les vannes. Berlin a ainsi engrangé 1,34 milliard d'euros, dont pas un centime n'a pour l'instant été rendu à la Grèce..."
   La "solidarité" européenne a joué, mais pas dans le sens qu'on attendait....
       Un mécanisme immoral , dit-on par ailleurs. Tout crédit génère intérêt certes, mais celui-là était d'un type particulier avec des taux soumis à l'arbitraire: on ne prête qu'aux riches...Yanis Varoufakis (qui semble inspirer aujourd'hui Bercy...) a bien raison d'exprimer sa colère, alors que cette dette structurellement irremboursable devrait être renégociée au plus vite, les tragédies qu'elle engendre compromettant toute issue possible, comme l'a reconnu sur le tard le FMI.
       Le vilain petit canard est devenu une poule aux euros d’or, au coeur de l'affrontement avec les marchands de tapis ultra-léraux de l’Eurogroupe, qui se sont tous ralliés aux diktats de Berlin, qui a pris une grosse part de gâteau sur la terre héllène, après les superprofits de Siemens, Deutsche Bank et Cie. On a appelé ça un soutien...
     Mais pour l'enfant fragile de la famille bruxelloise, qui fut adopté in fine par Giscard par pitié et pour l'histoire, dont l'économie ne pouvait lutter contre ses grands frères, le remède s'est révélé être une potion mortelle.
       Une justice inintelligible pour Panagiotis Grigoriou, relevant les propos de Míkis Theodorakis, qui vient de s’exprimer de nouveau, au sujet de notre régime politique très actuel, et aussi de la paupérisation des Grecs :“Aujourd’hui, le gouvernement et les partis ayant accepté le Mémorandum (Troïka) sont pour l’essentiel des esclaves. De par ce fait, ils n’ont plus aucune prise sur l’économie et sur les possibilités du pays. Au contraire, ils acceptent de mettre en œuvre des mesures qui mènent au sous-développement et à la paupérisation du peuple (…)
    C'est plus qu'une sottise de l' Eurogroupe, c'est une faute et c'est se tirer une balle dans le pied.
       Un cynisme qui ne mène nulle part, sinon à un peu plus de détresse et de perte de crédibilité dans l'Eurogroupe, dont Berlin est le chef d'orchestre.
    La dette de Sisyphe   pèsera encore longtemps si aucune initiative courageuse et lucide n'intervient dans la descente aux enfers continuée.. Même si tous les mois, on nous répète que la Grèce va mieux.
Les grands malades connaissent aussi quelques rémissions.
     Dans son ambiguïté permanente, le FMI presse les institutions européennes à revoir cette dette odieuse, ce qui serait dans l'intérêt bien compris de tous.  Combien de fois la dette allemande fut purement et simplement annulée? Combien de pays, et non des moindres, sont considérablement plus endettés que la petite Grèce, au PIB équivalant à celui des Hauts de Seine?..
    Profitant des faiblesses structurelles du pays, en partie explicables historiquement, de l'occasion de la crise, les banques n'ont pas manqué de faire leur beurre là où le laxisme et la corruption, furent des occasions en or.
   Et elles continuent en finançant les privatisations du Pirée, des aéroports...
         Il fallait un exemple... Le départ de Schäuble, les envolées macroniennes changeront-t-ils quelque chose?
                          La bombe grecque n'est pas prête d'être désamorcée.
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La crise grecque, un jeu de dupes au profit des banques
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