vendredi 24 novembre 2017

Haro sur l'Iran?

Vers de nouveau rapports.           (Quelques notes)
                                        A l'heure où Trump choisit la voie de la confrontation avec l’Iran, après les quelques fils renoués par Obama, il importe, notamment pour l'Europe de renouer des relations avec le régime de Téhéran, à l'heure où la ligne politique s'assouplit, où le pays aspire au changement, poussé par une jeunesse nombreuse et dynamique et par des ambitions économiques longtemps remises ou compromises. (*)
     Le contentieux avec Washington n'est pas récent, si on se souvient comment Téhéran fut humilié à l'époque de Mossadegh, quel jeu équivoque fut mené à l'époque de la dictature du Shah, dont la chute devait entraîner la rupture intégriste et le pouvoir des mollahs.
    A l'heure où le pouvoir religieux se relâche, que l'ouverture est demandée, que la question du nucléaire est apaisée, où l'influence de la puissance perse s'étend dans la région, il ne faut surtout pas jouer au jeu néfaste de la mise à l'écart. Si l'ex-Grand Satan pour l'instant lance des imprécations, il faut arrêter de diaboliser un pays prêt à accueillir nos touristes et nos échanges diplomatiques et économiques.
  C'est une question de bon sens et de rationalité géopolitique
    La crise majeure qui s'étend au MO, les risques inhérents aux suites du désastre syrien, imposent que l'on renoue avec le régime actuel des modérés de Téhéran, seul moyen de pas assister une nouvelle fois à un raidissement et un retour à un passé de quasi-fermeture.
   Les engagements américains pour l'instant brisés en matière nucléaire doivent être prudemment maintenus et suivis.
    Les liens qui se tissent avec la Russie et la Chine, notamment au sujet de la  nouvelle route de la soie, obligent à ne pas s'abstraire de ce que Kipling appelait le Grand Jeu.
   Ce pays mérite notre attention, pour des raisons qui ne doivent pas être que commerciales.
Il faut s'attendre à ce que nos pays joue un rôle clé dans une région aujourd'hui en effervescence et en profond remaniement. Raisons de plus pour tisser des liens.
     Les fragiles rapprochements d'aujourd'hui méritent d'être suivis.et approfondis, comme l'estiment les plus lucides. Nous avons beaucoup à y gagner. Ne serait-ce que pour accompagner l'émergence d'un géant dans une poudrière. 
_____ (*) ... Trump a ressorti des cartons la vieille rhétorique des ultraconservateurs américains, selon laquelle Téhéran est une « dictature » et « un régime fanatique », « le premier soutien des terroristes du monde entier ». Des mots et une vision du monde paranoïaque que l’administration de Barack Obama s’était efforcée de remiser aux oubliettes du passé. En tentant de montrer que l’Iran ne respectait ni « l’esprit ni la lettre » de l’accord, il n’a pu brandir que des violations mineures et insignifiantes au regard des bénéfices dudit accord, et s’est échiné à mélanger la question nucléaire à celle de la politique globale du régime iranien.___Pendant les longues années de négociations qui ont amené à sa signature en 2015, comme durant les deux années qui se sont écoulées depuis, les critiques – conservateurs américains et néoconservateurs internationaux – de l’accord sur le nucléaire iranien (dont l’intitulé officiel est « Plan global d'action conjoint ») l'ont toujours sciemment mal interprété afin de mieux le torpiller..___Donald Trump fait évidemment partie de ce dernier camp, à l’instar de la quasi-totalité des républicains américains. En décrivant vendredi 13 octobre sa volonté de « neutraliser l’influence déstabilisante de l’Iran et de restreindre son soutien aux terroristes et aux militants », tout en refusant de certifier l’accord nucléaire, il mélange les deux questions et conditionne les deux politiques l’une à l’autre, ce qu’avaient évité de faire les diplomates en pariant qu’un accord sur le nucléaire ouvrirait la voie à un assouplissement de Téhéran sur les autres questions. Mais le président des États-Unis ajoute une dimension personnelle à ce rejet : sachant que le « Plan global d'action conjoint » est considéré comme un des grands succès du double mandat d’Obama, avec la réforme de l’assurance santé, il souhaite évidemment le démanteler, au risque de commettre « sa plus grande bévue de politique étrangère », selon de nombreux analystes, américains comme européens.....
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