mardi 23 janvier 2018

Privilèges d'Etat

Tout va bien à Bercy 
                     La République sait se montre généreuse avec ses hauts fonctionnaires, surtout certains.
      En toute discrétion.
  La description que donnait P.Bourdieu d'une certaine noblesse d'État n'est pas dépassée.
    La condition dorée de ces privilégiés, pas toujours inutiles, n'apparaît pas au grand jour. Tout est fait, au contraire, pour que le silence règne.
    Le secret domine le plus souvent sur leurs activités, leurs conditions d'existence, leurs revenus.
    Pourtant, certaines critiques pleuvent régulièrement, comme la dernière, du candidat Macron: "Dans son livre-programme « Révolution », le candidat Emmanuel Macron fustigeait « les hauts fonctionnaires qui se sont constitués en caste ». Il promettait même d’en finir avec leurs « protections hors du temps ».    Or rien de tel ne s’est passé, pour l’heure, sous sa présidence. Et pour cause, lui-même et son Premier ministre sont issus de ce moule (ENA, inspection des finances pour le premier, Conseil d’Etat pour le second) et promeuvent une certaine technocratie. Le livre de Jauvert est d’ailleurs sous-titré « Bienvenue en Macronie ».

    Pourtant Maryline Lebranchu avait dénoncé en son temps les pouvoirs exorbitants détenus par une petite caste. En vain.
     Une caste souvent mieux payée que le président, mais surtout se livrant à un pantouflage discutable et constituant des réseaux pas toujours favorables à l'intérêt commun: "D'anciens barons de Bercy se vendent à des multinationales pour révéler les failles des lois fiscales qu'ils ont eux-mêmes élaborées, des énarques incompétents ne sont jamais sanctionnés, des couples de technocrates se font la courte échelle pour privilégier leurs carrières..."
       Une sorte de nomenklatura, qui peut nuire aux décisions prises au niveau décisionnel, surtout soucieuse de ses propres privilèges ou de ceux de certains lobbyistes, à Bercy comme au Quai d'Orsay.
   Des privilèges dont profitent aussi des fonctionnaires moins en vue.
Pour quand des réformes à Bercy et ses fameux verrous? Le retour de l'esprit public, la notion de service d'Etat?
      Tiens, on n'entend pas la Cour des comptes sur le sujet, toujours prompte à fustiger les petits privilèges. Comme c'est étrange...
   Echanges de bons procédés.
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