lundi 16 juillet 2018

BREXIT (suite)

Fog and Mess in London 
                                                     Crazy Week!  
                                                                              No Brexit, Brexit No Brexit?..On verra. 
          Theresa, critiquée et/ou louangée, brave une tempête hors catégorie...
   Que celui qui a compris le sens de ce qui se joue à Londres lève le doigt...à l'heure où les échéances approchent.
   L'émission C'est dans l'air de jeudi dernier ajoutait encore un peu plus à la confusion.
     Mais y voit-on clair au 10 Downing Street et à Bruxelles? Même madame Soleil y perdrait sa boule (de cristal).
    Et pourtant, mars 2019 c'est pour bientôt.
          Deux ans après, la situation s'exacerbe encore, renforcée par les interventions secessionnistes de Trump, maniant la hache et le double langage.
   La City ne sait à quel saint se vouer. Les marchés ont horreur de l'incertitude. La France fait des oeillades en sa direction en vue de devenir nouvelle citadelle financière. Macron a de l'ambition.

     Theresa semble naviguer à vue dans un rafiot qui prend eau, dans un brouillard so british!

    Dans le contexte d'une Europe à la carte, qui rend muet Juncker et son équipe, le Royaume-en-voie -de-désunion semble vouloir l'argent et l'argent du beurre, lui qui donnait autrefois le ton en matière de libéralisation, de l'ouverture vers un grand marché et qui y est parvenu...
   Aujourd'hui c'est bye bye! Un préférence au grand large, comme disait Churchill. Reprendre le contrôle devint un pari impossible, tant la paralysie  est totale et les contradictions manifestes.
   Brexit hard or soft? Encore faut-il savoir ce que l'on met sous les mots.
     Que celui qui a tout compris lève le doigt.
                   La nouvelle dame de Londres y met du sien. Mais y croit-elle? A-t-elle seulement une boussolle? On ne sait pas où elle va mais elle y va...
  Elle y May du sien et  a beau afficher en permanence un sourire inoxydable et de circonstance, elle part à la dérive.
     Comme le pays, qui navigue à vue, dans le fog le plus complet.
          La scission va coûter cher, très cher, dit-on. What a pity!
   C'est l'improvisation la plus improbable dans le discussion de marchands de tapis à Bruxelles.
    On s'aperçoit après coup qu' il n'y avait pas de plan, pas d'étude d'impact. Theresa avale son chapeau (qu'elle n'a pas, contrairement à la Queen) tous les jours, louvoyant entre les récifs dans cette dérive inédite, sans horizon.
    Peut-on encore faire confiance au fameux britisch pragmatisme pour tirer bénéfice de ce divorce non préparé. Devant le notaire , on tergiverse et on louvoie. On commence à en douter, même au 10 Downing Street.
  De concessions en concessions, la locataire plie le genou avec le plus grand flegme, dans une  certaine "ambiguïté constructive" (sic),sourire aux lèvres. Une duplicité ambiguïté  albione qui atteint des sommets.
   Elle lâche une partie de la cargaison par dessus bord pour sauver le canot en péril.
         Mais tout n'est pas perdu, selon elle, malgré l'ambiance toxique et les humiliations.
   L'ancienne banquière, fille de vicaire anglican, continue à ramer avec obstination dans les eaux tumultueuses de la Tamise, là où elle s'est mise.
   Mais pour combien de temps? Aucun gage de succès.
  Elle s'efforce, dans sa générosité, de retenir par la manche les ci-devant invités qui veulent aller voir ailleurs. L'herbe n'est plus si verte dans les compagnes anglaises.
     De toutes manières, il va falloir passer à la caisse et peut-être subir une petite saignée dans l'industrie nationale qu'était devenue la finance depuis Marggie surtout.
. Mais Theresa n'est pas écossaise.    Un certain Macron lorgne sur la City, dit-on.
    Le feuilleton continue...
  Certains broient du noir. Mais noir n'est pas toujours noir...même si certains parlent de dislocation des lambeaux de l'empire. A Buckingham Palace, le silence est de rigueur. Wait and See.
  Le  désarroi est à son comble, palpable, angoissant pour beaucoup de sujets de la Couronne. La paralysie guette.
       __L'Europe s'en remettra-t-elle, alors que le royaume a largement contribué à son ouverture néolibérale, tout en étant un petit contributeur mais un grand bénéficaire. Même Elisabeth, dans "le besoin", en a profité. Mais que vont devenir ses chevaux?
     Junker fait le gros dos dans les tractations byzantines en cours et se demande (peut-être) si la machine (le machin, aurait dit un certain général) va pouvoir repartir. On ne trouve pas de bon mécano...
  Pendant ce temps là on rabiboche:
              ...Selon une analyse du Centre for European Reform, depuis le vote fatidique du 23 juin 2016 où le Brexit l’emporta par 51,9%, l’économie britannique s’est réduite de 2,1% Le syndicat patronal du secteur automobile cite le chiffre de 860.000 emplois menacés, dont plusieurs milliers chez Airbus en raison des casse-tête douaniers à venir.
Les fonds ministériels dédiés à l’innovation numérique sont réaffectés à une reconstitution du système qui précéda l’adhésion à l’Union européenne.     
      Selon les partisans du désengagement, un « dividende Brexit » d’un montant de 350 millions de livres (400M €) serait libéré chaque semaine, somme qui viendrait alimenter le financement du NHS, le service national de santé. C’est au contraire 440 millions (500M €) que le Brexit coûte chaque semaine à l’État. Theresa May, Premier ministre, n’en a pas moins annoncé qu’une rallonge de 20 milliards (23MM €) au financement du NHS serait « partiellement financée par le dividende Brexit », provoquant un tollé. Le chiffre gouvernemental est d’une perte post-Brexit annuelle de 15 milliards de livres (17MM €).
     Rien d’étonnant alors qu’une manifestation à Londres le 23 juin, réclamant un nouveau referendum, ait rassemblé 100.000 manifestants. Un sondage relatif à l’opportunité d’un second referendum donne 48% en sa faveur, 25% contre, 18% d’indécis et 9% d’abstentions. Les suffrages qui seraient recueillis seraient de 47% en faveur du Brexit contre 53% pour un maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.
      Devient aussi de jour en jour plus évident que le Brexit débouchera sur une reconfiguration du Royaume-Uni. Une clause, rarement évoquée, du Good Friday Agreement qui mit fin à la guerre civile en Irlande du Nord en 1998 prévoit en effet que le ministre en charge de la région peut appeler à un vote de réunification « s’il lui paraît probable » qu’une majorité se dégage en faveur d’une Irlande unifiée. Or plusieurs facteurs poussent désormais en ce sens. Ainsi, l’évolution démographique qui fait qu’à partir de 2021, la population « catholique » de l’Ulster sera plus importante que sa population « protestante ». Renversement de la situation historique, le PIB par habitant est désormais double en République d’Irlande de ce qu’il est dans le Nord. Autre renversement : le Nord qui apparaissait plus progressiste que la République d’Irlande en permettant le divorce et l’avortement, est désormais à la traîne du fait de l’interdiction toujours en vigueur du mariage pour tous.
      Paradoxalement, deux ans après le vote du Brexit, le Royaume-Uni n’a jamais été un partenaire aussi fiable de l’Union européenne et s’en rapproche plutôt qu’il ne s’en écarte, mais c’est dans le cadre du front uni qui s’est constitué pour contrer les effets déstructurants de la déliquescence d’États-Unis en proie à un cauchemar et d’un Royaume-Uni victime d’un effondrement majeur....
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