La vie- TGV
Difficile d'échapper au mouvement général qui inconsciemment nous entraîne vers un avant , dont l'horizon, mal défini, ne cesse de fuir, à la mesure de notre hâte fiévreuse.
Un phénomène historique et culturel auquel nous échappons difficilement, du moins dans la vie active. C'est tout un mouvement ou l'innovation rapide, dans le contexte d'un concurrence effrénée, devient la règle et où nos esprits sont en permanence sollicités par des aspirations sans fin, des projets toujours indéfinis et mouvants, même dans les loisirs-produits, donc des insatisfactions, des frustrations qui se renouvellent perpétuellement, si nous nous laissons entraîner comme fétus de paille dans le tourbillon de la "vie moderne".
Nous sommes devenus malades du temps, parfois jusqu'à la pathologie, après lequel nous courrons en permanence, piégés par nos désirs qui ne peuvent être comblés, même par les tous derniers objets en pointe de l'innovation..qui ne durent guère, les toutes dernières tendances érigées en idéaux..
Les points d'ancrage dans le présent nous font de plus en plus défaut.
Être affamé de temps ne provoque pas la mort, rassurent John Robinson et Geoffrey Godbey, mais, comme l’avaient observé les philosophes antiques, empêche de commencer à vivre. »
Nous finissons par ne plus être satisfaits de rien, puisque rien ne paraît avoir de fin, dans la course somnambulique qui nous projette sans cesse en avant, un horizon qui fuit sans retour. Et nous en avons si peu conscience, sinon par intermittence.
Comme le dit justement quelqu'un, l'essentiel d'un voyage n'est pas l'arrivée mais le chemin. rejoignant Montaigne sur ce point, qui s'efforce, par un travail sur soi, d'arrêter la promptitude du temps qui nous happe.
Le temps d'exister se réduit subjectivement dans le maelstrom de la vie constamment investie autour de nous par le culte de la performance et de la fuite en avant. Après la 4G, la 5G...
Dans l'univers marchand qui nous squatte, des biens qui nous possèdent, plus que nous les possédons, rien ne doit demeurer en l'état. L'obsolescence programmée est même souvent devenue un des fondamentaux de l'univers marchand.
Le temps blesse mais peut aussi paradoxalement réconcilier.
Place au futur! devient le mot d'ordre dominant.
Il y a urgence à ralentir!
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