vendredi 18 octobre 2019

Irène et les (mauvais) garçons

La bête noire.
                  Dans ce procès bien tardif, où se succèdent dénis d'un côté et nouvelles révélations ou confirmations de l'autre, une équipe de larrons, ayant pignon sur pharmacies, tente de trouver des biais justificatifs pour disculper leurs pratiques déjà anciennes et qui ont rapporté gros. Très gros. Juste un petit milliard d'euros. Tout ça pour un prétendu coupe-faim.
  C'est le procès d'un laboratoire mais aussi de l'Etat. car les gendarmes s'entendaient avec les voleurs. (*)Les connivences étaient nombreuses, comme les conflits d'intérêts. Au nom de la santé!
       La bête noire de Servier, avec courage et obstination, après sa longue  enquête solitaire, continue à fournir des témoignages implacables. Mais il n'y a pas que Irène. Georges conforte ses dires, ainsi que les rescapés du Médiator ou leurs descendants.
    Les trésors du Médiator, ce tueur, a bien profité à Serviet et aux actionnaires. L'industrie pharmaceutique est le secteur où les rendements sont les plus importants.
   La "fille de Brest" continue à lutter jusqu'au bout, tranquillement mais fermement, contre la firme. qui se réfugie dans un déni sans fin et cherche à temporiser.
  Temporiser, mais aussi minimiser.
    Pourtant beaucoup savaient depuis longtemps.
    Le Mediator est un cas emblématique de nombreux dysfonctionnements de notre système de santé, insuffisamment réglementé. toujours à la recherche de blockbusters.
     Toute une histoire. Les contrôleurs ont aussi besoin d'être contrôlés.      Pharmacritique peut aider à y penser.
_______
(*) ... La commission de mise sur le marché du médicament, comme son nom l’indique, permet à un médicament d’être vendu sur le territoire français, même si, depuis 1998, une grande partie des autorisations se fait dans le cadre de l’agence européenne.     La commission de la transparence, elle, joue un rôle encore plus déterminant au sein de la haute autorité de santé (HAS). Elle apprécie le service médical rendu (SMR) ainsi que l’amélioration qu’il est susceptible d’apporter par rapport aux traitements déjà disponibles sur le marché (amélioration du service médical rendu – ASMR). Elle donne un avis (suivi quasi systématiquement par le ministre de la santé) sur le possible remboursement des médicaments par la Sécurité sociale, et le cas échéant, fixe le taux de remboursement. Son avis a un impact direct sur le futur prix du médicament.    Pour les Français, les avis rendus par la commission ont deux impacts majeurs : la sécurité sanitaire bien sûr. Mais encore plus directement le déficit de la Sécurité sociale, qui pourrait atteindre près de 15 milliards d'euros en 2015.     Du côté des laboratoires, l’avis de la commission peut peser jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros : sans remboursement, un médicament ne fera pas carrière. Fort de cette équation, le système mis en place était particulièrement ingénieux, puisque les membres du groupe d’amis bien placés se sont servis de leurs positions à des fins personnelles sans pour autant mettre ostensiblement en danger le système sanitaire.    Car payer ce groupe de consultants, qui recevaient souvent à Marseille des représentants de laboratoires, ne garantissait pas une décision favorable. Les laboratoires le savaient. Ils espéraient juste que le regard de la commission soit plus bienveillant à leur égard. Sans garantie aucune...
                                         ___________________________________________

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire