vendredi 21 février 2020

USA: la santé d'abord

A leur santé!
                    BernieSanders a commencé une longue course vers la Maison Blanche dans un contexte improbable où Trump semble garder encore une réserve de voix significative
   A la gauche des démocrates, il aimerait parachever l'oeuvre entamée par Obama concernant le problème de la santé dans son pays. Mais parviendra-t-il à faire prévaloir son point de vue, celui de l'instauration d'un système universel dans le seul pays industrialisé qui n'en possède pas, malgré un budget bien plus élevé que le nôtre dans ce domaine.
   L'enjeu de la santé est important (*), quand tant de défavorisés se trouvent marginalisés et que l'espérance de vie tend à s'inverser. Régulièrement.
   Sanders fait de la question un de ses chevaux de bataille majeur.
 Après la réforme partielle de l'Obama care, le chantier reste ouvert pour une solidarité plus satisfaisante et un système moins complexe et moins profitable aux actionnaires.
  Ce plan supposerait une vraie mutation de l'esprit individualiste entretenu par le système de l'american way of live  et une nécessaire augmentation des impôts des plus favorisés, ce qui risque d'être mal accepté, pas seulement par les plus nantis, paradoxalement.
    Un système de santé défaillant et inégalitaire et pourtant le plus onéreux des pays industriels
Autour de 50 M. de personnes, le plus souvent sans moyens, n'ont aucune couverture médicale
  Le prix des médicaments est souvent extrêmement élevé, là où les firmes font des profits extrêmement juteux, dans un système hypercomplexe, qui n'est pas  universel.
    Il y a urgence au paradis de la libre entreprise, où tous les secteurs de la vie tendent à se marchandiser.
  Dire que la santé aux USA est un problème toujours aigu est un euphémisme.
       (*) _______"....Trente millions d’Américains n’ont pas de couverture santé et 87 millions sont sous-couverts. Trente mille Américains meurent chaque année faute de soins, et les dettes médicales accumulées précipitent les banqueroutes individuelles. Ces statistiques désolantes conduisent généralement à considérer le système de santé étatsunien comme un des pires parmi les pays les plus riches.     Pourtant, au sein de ce système, 160 millions d’Américains bénéficient d’une assurance-santé privée, plus ou moins avantageuse, financée par leurs employeurs. Par idéologie (le rejet du gouvernement, le « socialisme » prôné par Bernie Sanders), par inquiétude, ou parce qu’ils veulent garder leur couverture existante, beaucoup ne se voient pas y renoncer en échange d’une sécurité sociale publique aux contours encore très flous.     Si Bernie Sanders est dans quelques mois le candidat démocrate désigné face à Trump, sa proposition sera à n’en pas douter au centre de la campagne face au président sortant, bien décidé à dénoncer le « socialisme » de celui qu’il appelle « Crazy Bernie » [« Bernie le fou » – 
Bernie Sanders présente sa loi « Medicare for all » en avril 2019, au Sénat de Washington. © ReutersBernie Sanders présente sa loi « Medicare for all » en avril 2019, au Sénat de Washington. © Reuters       Depuis longtemps, le sénateur du Vermont propose une assurance-santé universelle gratuite pour tous les Américains, comme en Europe ou au Canada, financée par la puissance publique, débarrassée des assurances privées.    Il y a quatre ans, c’était déjà une de ses propositions phares face à Hillary Clinton. Comme il le rappelle souvent, c’est même lui qui a « écrit la foutue loi » introduite l’an dernier avec le soutien de plusieurs sénatrices engagées dans la campagne présidentielle (Elizabeth Warren, toujours en course, et les anciennes candidates Kamala Harris et Kirsten Gillibrand).   Sanders qualifie le système de santé américain de « dysfonctionnel, cassé et cruel ». Il en souligne également le coût exorbitant : les États-Unis dépensent en effet 18 % de leur PIB en dépenses de santé, deux fois plus que les autres grands pays       Sa loi « Medicare for all », un texte que Sanders président introduirait dès la première semaine de son mandat, proclamerait la santé comme un « droit humain ». Elle garantirait la prise en charge par la puissance publique des visites chez le médecin, des frais d’hospitalisation, de l’audition, de la vue et des soins dentaires, le traitement des addictions, les frais liés à la santé mentale, les soins à domicile pour les personnes âgées, etc.    Elle limiterait aussi à 200 dollars par an les dépenses médicamenteuses, afin de lutter, répète Sanders, contre « l’appât du gain de l’industrie pharmaceutique » et les profits records qu’elle affiche, tandis que les prix des médicaments ne cessent d’augmenter    Les partisans de Sanders citent souvent la santé comme une des raisons majeures de leur soutien.    En déconnectant la couverture santé des salaires, Sanders compte dégager du pouvoir d’achat pour les employés, et éviter que la couverture santé ne soit utilisée comme moyen de pression par les employeurs, comme c’est fréquemment le cas.    Pourtant, dans les casinos de Las Vegas, « Medicare for all » est perçu comme une menace....                                           Ce week-end, l’élue de New York Alexandria Ocasio-Cortez, proche de Sanders, a admis que la partie ne serait pas simple. « Un président n’a pas de baguette magique pour passer la législation qu’il veut, a-t-elle ditLe pire scénario ? Nous faisons beaucoup de compromis et choisissons l’option publique. Est-ce un cauchemar? Je ne pense pas. »  Sanders a expliqué que sa réforme serait payée par des taxes supplémentaires. Il assure que les bénéfices de la mesure dépasseront largement son coût budgétaire, citant notamment une étude parue ces derniers jours dans la revue scientifique The Lancet, qui promet la somme astronomique de 450 milliards d’économies annuelles sur les dépenses de santé, et 68 000 vies sauvées.     Mais sa campagne se prépare aussi à l’hypothèse d’une nomination, à l’issue de laquelle le sénateur du Vermont jugé trop à gauche par de nombreux électeurs démocrates serait tenu de rassembler large face à Trump : dans cette hypothèse, pas question d’apparaître trop buté sur un sujet, la santé, qui sera forcément au cœur de la campagne....                                     ___________________________________________

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