Vers moins de déraison?
Les événements en cours amènent à penser que la mondialisation, telle du moins qu'elle s'est développée depuis une quarantaine d'années, jusqu'à l'excès, pourrait être appelée à se réduire dans des proportions qu'on ne peut pas bien sûr prévoir.
Les conséquences d' un libéralisme échangiste à tout crin et à dominante financière n'ont pas manqué d'affaiblir beaucoup de nations en les sous-industrialisant au profit d'autres, émergentes, aux coûts salariaux comparativement bien moindres. Ce devait être une mondialisation heureuse, comme disait Alain Minc, une interdépendance fructueuse pour tous, l'OMC régnant en organisateur et en arbitre supposé neutre., a montré ses limites, voire sa nocivité.
Aujourd'hui, l'OCDE s'alarme. A raison? D'autres événements non prévus que le coronavirus peuvent bloquer ou ralentir fortement la machine libre-échangiste.
Ce qui, pour certains analystes et politiques, ne serait pas un mal, car le phénomène permettrait la reconquête d'une partie évanouie de souveraineté politique, économique et même monétaire ainsi qu'un nouveau développement, une ré-industrialisation, toujours souhaitée, mais peu réalisée. qui tarirait les source de multiples formes de précarité.
Le libre échange n' a de sens positif que s'il est régulé, limité et ne dépendant pas seulement de gains compétitifs à tout prix. dans le contexte d'une concurrence faussée et une guerre commerciale permanente.. La croissance est en cause.
Mais si ce processus s'engage, par nécessité, il demandera du temps et des négociations qui ne seront pas simples.
Parfois, le ralentissement peut être provisoire, parfois la mondialisation peut aggraver les crises.
"...La globalisation financière ne fait que révéler, voire amplifier des problèmes fondamentaux sous-jacents : un système financier insuffisamment réglementé, des garanties sur les investissements risqués, voire du népotisme et de la corruption. Une autre interprétation est cependant possible, qui met en cause plus radicalement le fonctionnement des marchés financiers internationaux. Elle tient à l'existence d'un phénomène propre à la finance qu'on appelle les anticipations auto-réalisatrices...."
La mondialisation est un processus ambigü, d'une grande fragilité.
Si la situation actuelle de la Chine fait trembler l'Europe, on imagine mal ses capacités de résilience. Alors, une pandémie mondiale pourrait-elle amener un libre échange plus raisonné? Il est encore trop tôt pour le dire.
Pour une autre mondialisation, demandait Joseph Stiglitz après la crise de 2008.
Vers une mondialisation plus modérée et équilibrée, beaucoup le souhaitent au vu de ce qui se passe et de ce qui nous attend.
Des changements profonds sont à attendre.
Des changements profonds sont à attendre.
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