samedi 11 avril 2020

Crise et ambiguïtés chinoises

Où va Pékin?
                   Déconfinement à risques, tangage politique, affaiblissement économique...Malgré certains discours triomphalistes, il semble que Pékin sort (provisoirement) de la crise sanitaire plus affaiblie qu'elle ne dit, malgré les mesures draconiennes imposées, qui ont limité les dégâts de l'explosion virale née sur son sol.
  Pour ce que l'on sait...C'est toujours l'expression qu'il convient d'employer en parlant d'un pays qui filtre soigneusement ses informations, tout en partageant son savoir sur les données épidémiologiques et la recherche en cours.
  La gestion musclée mais nécessaire de la crise a porté ses fruits. Pour l'instant.
    Malgré beaucoup plus de morts qu'annoncés, c'est sûr. Les extrapolations, la projection de données statistiques ne laissent là-dessus aucun doute. La crédibilité du discours officiel, qui ne veut perdre la face idéologiquement, est un problème, que l'on ne peut encore mesurer aujourd'hui.
   De nouveaux cas ont été récemment déclarés et un possible rebond, peut-être plus dévastateur, peut toujours se produire. Ce qui oblige les autorités sanitaires à prendre de nouvelles mesures. Une deuxième vague est toujours possible.
     " ...La crainte de voir se lever une nouvelle vague de propagation a poussé les autorités à multiplier les appels à la vigilance, notamment face aux cas "asymptomatiques", des personnes ne présentant aucun symptôme, comme la fièvre ou la toux, mais susceptibles tout de même de transmettre le coronavirus. Quelque 56 nouveaux cas asymptomatiques ont été recensés mercredi, portant le total de ces "porteurs silencieux" du virus à 657 dans le pays depuis le début du recensement de cette catégorie de personnes contaminées, le 1er avril..."

   On espère que Pékin tiendra enfin compte de ses engagements passés sur le trafic de certains animaux, cause certaine du départ de l'infection virale.
      "...Tous les indicateurs montrent que Pékin s’emploie à relancer la machine économique chinoise, à la fois à l’exportation et pour la consommation intérieure. Certaines régions industrielles, comme le Guangdong, ont été peu touchées par l’épidémie, mais il faut faire revenir la main d’œuvre sans prendre de risque de contamination.
Autre signe qui ne trompe pas, le transporteur maritime français CMA-CGM rapporte que ses porte-conteneurs recommencent à charger dans les ports chinois, et prédit un retour à la normale effectif d’ici à la fin mars.
Ce redémarrage, alors que le reste du monde continue au contraire de s’enfoncer dans l’épidémie et dans le coup de frein économique, risque de conforter la Chine dans son rôle central dans l’économie mondiale. Tout le discours sur la démondialisation risque fort de se heurter aux besoins que seule la Chine sera en mesure d’assurer. 
Et le pouvoir chinois, avec ses poches encore pleines et un État dirigiste, a les moyens d’impulser une reprise accélérée, comme lors de la crise de 2008, dont la Chine était sortie renforcée.
  Pékin a déclenché une vaste campagne de propagande pour convaincre les Chinois -et le monde- de la supériorité de son modèle autoritaire, illustrée par la bataille épique contre le coronavirus. Et faire oublier au passage les mensonges initiaux, qui ont provoqué la colère des Chinois à la mort du lanceur d’alerte, le Dr Li Wenliang..."
    Un pari risqué, dans un système encore plus solidement verrouillé.
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