Après avoir été vilipendé surtout au cours de ces trente dernières années, on recommence à repenser à cet économiste qui a aidé à redresser les affaires économiques pendant la grande crise et au début de l'après-guerre.
"...La doctrine du «quoi qu'il en coûte» énoncée par le président de la République Emmanuel Macron pour faire face à une crise sans précédent est révélatrice de ce moment keynésien: l'endettement massif de l'État pour relancer la machine économique constitue désormais la solution ultime privilégiée, y compris chez les économistes favorables à l'austérité budgétaire avant mars 2020...."
Mais, "....Le retour à Keynes est plus surprenant chez les « gardiens du temple » des politiques économiques de ces dernières années qui expliquent désormais qu’« il faut savoir être keynésien quand la situation l’impose ». Il s’agit là d’un keynésianisme de circonstances et réducteur, justifié par le fait que « nous n’avons pas d’autres choix ». Le registre de ce keynésianisme-là se rapproche plutôt de simples modalités de gestion de crise, pas d’une politique structurelle et de régulation de la demande. La référence à Keynes est donc lointaine et ne renvoie aucunement aux travaux de l’école post-keynésienne pourtant féconde, y compris en France, qui a su perpétuer et actualiser le message du maître de Cambridge. Pour Keynes et les post-keynésiens, la politique budgétaire ne peut être réduite à une politique de dernier recours. Surtout, l’œuvre de Keynes ne pourrait être réduite aux seuls déficits budgétaires...."
Pour une dépense publique plus cohérente, une répartition mieux établie et une profonde restructuration de la logique économique, qui ne doit plus être essentiellement financière et laissée aux pures lois du marché, selon la doctrine du pape du néolibéralisme, F.Hayek.
L'actualité de Keynes ce n'est pas que le déficit dans l'urgence. C'est avant tout penser et organiser une société respectueuse des équilibres économiques, sociaux et environnementaux. Et là, nous ne sommes pas tous keynésiens...
On évoque Keynes à toutes les sauces.. L'Etat n'est plus le problème, comme le disait M Thatcher, à la suite de Reagan et de Milton Friedman. L'Etat est le régulateur, l'arbitre, encore faut-il qu'il lui reste un minimum de souveraineté et de maîtrise de sa monnaie.
Revenir à l'essentiel est essentiel. On en est loin...
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