vendredi 2 octobre 2020

US Barnum

En rire ou en pleurer?

     Ne parlons pas de débat, mais plutôt de pugilat. Est-on jamais descendu aussi bas dans un affrontement entre rivaux qui sont sensés diriger ce qui reste encore la plus grande puissance mondiale.   Pas l'ombre d'un idée, d'un projet. Des invectives à souhait, des coups bas comme s'il en pleuvait, en dessous de la ceinture du décent. L'artillerie trumpienne avait sorti ses plus grosses pièces, bien décidé à faire feu sur tout ce qui bougeait, devant un adversaire quasi absent, incapable de remettre sur les rails un train fou sous les yeux ahuris  de spectateurs encore sensés.    Mais est-ce bien étonnant après quelques années de folie gouvernementale, de dérapages voulus, de provocations intentionnelles, d'extrêmismes encouragés?  De folie et de peur...

               Etonnant même que certains soient étonnés, on était dans la logique ordinaire de la Maison Blanche en temps de dérives populistes et de suprémacisme encouragé. Loin des idéaux des pères fondateurs. Une bagarre de caniveau.      "...En réalité, ce n'était pas un débat. Pas même un numéro de cirque (des artistes de cirque se sont plaints que l'on compare le débat à un cirque mais, LOL, il n'ont rien dit sur le label de clown attribué à Trump par Biden).   Plutôt une bagarre de caniveau. Ou même pas. Pour cela, il faut deux voyous soucieux d'en découdre. Sur le plateau, il n'y en avait qu'un, qui se trouve être président des Etats-Unis. On s'attendait à ses insultes, bien sûr, il avait déjà fait le coup avec Hillary Clinton. Mais on ne s'attendait pas à ce qu'il se lance dans la bataille comme un mustang sorti du corral, sans feuille de route, sans stratégie, sans... rien. Il a rué, voilà tout, interrompant Biden tous les deux mots. Même dans les rangs des Républicains, ça ne passait pas. Rick Santorum, l'ex-sénateur de Pennsylvanie devenu brosse à reluire de Trump sur CNN, a dû avouer: "Le président a été blessé, ce soir, il a  démarré trop "chaud"."   La notion même de démocratie a perdu totalement sons sens, qui suppose au minimum un débat d'idées sur l'intérêt commun Parlons plutôt, et ce n'est pas nouveau, de ploutocratie populiste. D'un côté comme de l'autre, la dérive s'accentue, sous les yeux d'un peuple sidéré, indifférent, exclu ou marginalisé.                                                                                                              Mais le vers était depuis longtemps, dans le fruit, comme le pressentant déjà A. de Tocqueville:   « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. (...) Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, prévoyant, régulier et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? ».( A. de Tocqueville- Extrait de La Démocratie en Amérique vol. II, Quatrième partie, Chapitre VI).  Mais Orestes Browndon allait plus loin. Comme le démontrait J.R. MacArthur


« Une caste américaine, les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français »
John R. MacArthur.
"Dans « Une caste américaine, les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français » (Les Arènes),John R.MacArthur , directeur du « Harper’s magazine », dépèce méthodiquement le cadavre de la démocratie américaine. L’auteur du livre explique en quoi la démocratie états-unienne est une illusion, soigneusement entretenue par les médias. Pour ceux qui en douteraient encore, aux États-Unis, illustre patrie des libertés, la souveraineté populaire sombre doucement dans les eaux troubles du néolibéralisme et de la grande consommation. Tel est le message qu’adresse MacArthur au lecteur effaré par la longue revue de détails d’une démocratie en perdition. Tout passe sous le scalpel de l’écrivain-journaliste averti : l’impasse concertée du duel démocrate-républicain, les tricheries électorales, l’argent puissant des lobbyistes, les amours vénales entre politiques et grands industriels, l’hyperconsommation, et la mollesse servile des médias. .." [ Propos du directeur du Chicago Tribune, James Warren : « Je ne suis pas le rédacteur en chef d’un journal ; je suis le patron d’une entreprise de contenu »]
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-Livre : Une caste américaine. Les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français
-John R. MacArthur
-Rick Shenkman : "L'Amérique est une démocratie mal en point"
-Journalistes à tout faire de la presse américaine
-Black List: Kristina Borjesson,
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- Elections USA : jeu de dupes ?
-Alexis de Tocqueville -
-De la démocratie en Amérique_
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