lundi 2 novembre 2020

Danse particulière

                Les grandes pandémies ont vu naître des bouleversements socio-économiques souvent profonds, accompagnés de changements culturels, de modifications notables dans divers domaines, notamment dans celui des croyances, des expressions artistiques, dont il nous reste des témoignages et des traces bien visibles.               C'est d'elles, surtout celle de la grande peste, qu'est née ce qu'on nomme encore la danse appelée "macabre".  Celle de la vie et de la crainte de mort omniprésente.                                      Suite aux terribles pandémies de peste du 14° siècle, elle a fait son entrée dans une partie de l'art de l'époque et a laissé des traces multiples.       Un tel malheur collectif incompris a suscité la terreur à travers une partie de l'Europe, qui dans ses croyances a renoué plus fortement avec ses hantises de l'apocalypse.   Les conséquences furent profondes.


     Un thème qui traverse toutes les époques, qui se retrouve même parfois dans l'inspiration musicale. ♫♪♫
    La grande faucheuse était omniprésente et menaçait, en ces périodes troublées.
 Le thème de la danse macabre apparaît dans des poèmes de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle qui, tel le Dict des trois morts et des trois vifs, évoquaient l'inéluctabilité et l'impartialité de la mort. Deux fléaux contribuèrent probablement à la popularité des danses macabres : la peste noire (milieu du XIVe s.) et la guerre de Cent Ans (1337-1453). Il ne faut pas oublier l'élément de satire sociale que comporte un thème qui souligne vigoureusement l'égalité de tous devant la mort et qui contribua vraisemblablement à son succès. (EU)

    La guerre avons, mortalité, famine...Bref misère domine
Nos méchants corps dont le vivre est très court »...

« Mort, qui jamais ne sera lasse
de renverser les rangs, les places,
comme j'aimerai aux deux rois
Dire, si j'en avais l'audace,
Comment de ton couteau de chasse,
Tu rases ceux qui ont de quoi.
Les hauts placés par toi déchoient ;
Tu réduis en cendre les rois... »
« Mort, tu abats en un seul jour
Le roi à l'abri de sa tour
Et le pauvre dans son village... »
(Hélinand de Froimond, Vers de la Mort, strophes XX et XXI)
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