Tous égaux devant la covid? (notes de lecture)
Pas vraiment. Même si les virus sont aveugles Quelle que soit l'épidémie et l'époque. Les organismes fragilisés par la sous-nutrition, notamment due à la guerre, ont été les plus réceptifs au virus de la grippe espagnole et la mortalité a été plus grande dans les classes populaires, où l'hygiène était aléatoire et où la promiscuité était plus grande. Cela se comprend facilement. Malheureusement les plus démunis constituent la plus grande part de ceux qui sont touchés encore aujourd'hui. Moindre information et moins d'accès à une médecine de qualité et dans des délais raisonnables, soins trop tardifs, logements exigüs, moins de possibilités de mouvement et de distanciation, alimentation moins variée, etc... Ce n'est pas seulement dans le 93 qu'on peut le constater proportionnellement, on le voit clairement au Brésil, où la mortalité est plus grande dans les favelas surpeuplées des grandes villes. Et le pire est à venir...
La covid est un révélateur des inégalités, mais en est aussi un accélérateur dans de nombreux cas, aujourd'hui et demain. Déjà dans le cas des pestes qui se succédaient en Europe, on attribuait la diffusion de la contagion aux mauvaises conditions de vie, même si des croyances qui ne sont plus aujourd'hui d'actualité avait pignon sur rue ( 'la théorie des "corps putrides"). "Fuir quelqu'un comme la peste" est une expression qui est restée. __Mais dans les foyers les plus défavorisés, les enfants sont particulièrement exposés, aujourd'hui comme demain. Les bilans sont parfois difficiles à faire, mais il y a des tendances, dont l'analyse n'est pas terminée. Mais il est clair que "...le virus frappe d'abord les plus mal logés et les plus précaires. Les personnes qui habitent un logement exigu ou surpeuplé sont 2,5 fois plus nombreuses à avoir contracté le Covid-19 indique cette étude. "Il y a des facteurs structurels qui expliquent l'exposition au virus, en particulier le logement exigu et la densité de la commune de résidence" explique la sociologue Nathalie Bajos, directrice de recherches à l'Inserm, invitée de france-info vendredi 9 octobre. Elle démontre "un effet cumulatif des inégalités". Plus d'une personne sur 10 a vécu le confinement dans un petit espace. Cela a concerné 20% des professions dites essentielles pendant cette période, personnel de nettoyage, aide à domicile, ouvriers du bâtiment ou caissières. Toujours selon l'enquête de l'Inserm, la plupart des personnes qui vivent dans un logement surpeuplé habitent aussi dans des villes très denses, ce qui multiplie les risques d'être contaminé..." __Et ces inégalités, qui sont mondiales, affectent directement ou indirectement les pays qui se disent favorisés ou relativement à l'écart de la transmission du virus. Fermer les frontières n'a jamais été une solution. Une mondialisation équitable pourrait être la seule voie de salut, mais il y a loin des constats et des souhaits à la réalité injustement vécue... _________________
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