...En s'endettant
Au royaume de Ubu tout est possible, même le plus improbable, même ce qui défie le bon sens.Un monde merveilleux s'offre (temporairement) à nous: nous pouvons maintenant gagner de l'argent en empruntant. La Banque vous fait un cadeau: non seulement vous ne payez aucun intérêt, mais aurez moins à rembourser. C'est le moment d'aller voir son banquier pour le solliciter; investir dans l'immobilier, relancer son entreprise, etc...
Cette magie tend à se généraliser, en Allemagne, chez nous, sous l'effet de Mario et maintenant de Christine, qui a pris le manche. C'est Noël avant Noel. A priori, cela semble un beau cadeau, même s'il ne durera pas, et si vos économies vont en souffrir, si vous ne les placez pas sous votre matelas.
Voilà-t-y pas un bon remède dans une économie anémiée, pour booster les investissements productifs?
Dans la masse de liquidité actuelle, quand l'argent coule à flot (sélectivement), certains voient cette mesure plutôt comme une sorte de poison à effets lents mais sûrs.
Dans ce monde à l'envers, tout ne tourne pas rond. Des allumettes dans un baril de poudre?
Qu'elles soient progressistes ou conservatrices, des voix s'élèvent pour crier au loup dans ce processus paradoxal, qui semble défier le bon sens, même si les Etats endettés y trouvent leur compte, comme les plus grandes fortunes. Quand spéculer prend un peu plus le pas sur investir, ce n'est pas bon signe.
Un cercle vicieux, disent d'autres observateurs économiques, à la japonaise.
L'épargne se trouve pénalisée, donc les investissements de demain. Les banquiers centraux auraient-ils besoin de lunettes? La myopie, ça se corrige.
Et toutes les banques ne sont pas logées à la même enseigne.
Ce signal dysfonctionnel, ce monde baroque qui s'instaure ne peut avoir que des effets limités et est condamné à ne pas durer. Cela semble le bon sens même, même pour un béotien en matière financière.
Les tensions au sein de la BCE montrent qu'il y a un comme un problème...
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