lundi 14 février 2022

Grand remplacement

 Il est bien là le grand remplacement...

                          Ce n'est pas moi qui le dit.  Pas celui-là, pur fantasme éculé depuis Maurras,, mais l'autre: le remplacement de la raison par les passions.  Ce n'est pas nouveau sur le terrain des débats politiques, surtout dans les périodes électorales, surtout quand une longue pandémie fait vaciller parfois le simple bon sens.              Le débat politique n'a jamais pu s'extraire des affects et des intérêts. C'est normal. C'est constaté depuis Platon jusqu'à Hegel, en passant par Hobbes et Machiavel. Cela se vérifie surtout dans les périodes chaudes de l'histoire de France, comme pendant les périodes de transition révolutionnaires. Car dans les débats de fond sur les grands choix de société, il y va de nos désirs, de nos intérêts, de nos passions, ne serait que celle d'une meilleure justice. Mais nous sommes là dans le domaine de l'ambivalence où l'aveuglement passionnel peut être dominant et nous engager sur les voies tracées par une propagande habile, profitant de nos ignorances et/ou de nos peurs, récupérant nos frustrations et nos colères, laissant à l'analyse objective peu de chances de s'exercer.


              Nous sommes une nouvelle fois dans une de ces périodes chaudes où l'irrationnel tend à prendre le dessus, où l'aveuglement étouffe les capacités d'analyse. Une longue période de dépolitisation, de brouillage des repères de déferlante de fake news peut en partie l'expliquer. Un peu comme les fausses rumeurs qui attisaient les esprits en 1789.                                    Un certain universalisme en crise, un espace toujours plus réduit pour les initiatives nationales, l'impuissance relative des décideurs eux-mêmes, la connaissance des inégalités spectaculaires croissantes, les incertitudes civilisationnelles, climatiques et sanitaires se conjuguent pour fournir un terreau favorable à l'effacement des repères et aux dérives en tous genres, au services des pires intérêts. Mais on ne parie jamais assez, dans certaines circonstances, sur certains réveils de la raison en sommeil léthargique...    _____________________  

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