jeudi 10 février 2022

Ukraine (suite)

 Une histoire compliquée...

                 Qui ne connaît pas le passé risque de ne rien saisir du présent. L'histoire est déjà assez embrouillée, surtout du côté de Kiev....L'affaire ukrainienne, notamment, qui agite notre présent immédiat, attire tout notre attention. Les USA, pour ne rien arranger, font monter la pression. Ce qui n'est pas la première fois...Une désescalade en vue?          [ __Quelques notes tirées de l'excellent site Hérodote. net, qu'on ne saurait trop recommander...pour quelques euros pas an__]                                                          _____Depuis le "deuxième indépendance": ...


          "....Le 24 août 1991, dans la confusion qui suit l'éviction de Mikhaïl Gorbatchev, dirigeant de l'Union soviétique, le Parlement ukrainien (la Radaproclame l'indépendance de la République dans les frontières artificielles dessinées par les dirigeants bolchéviques. Après quelques disputes, Moscou et Kiev finissent par s'accorder sur le cas particulier de la péninsule de Crimée, traditionnellement russe mais rattachée à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1950. Moscou conserve en particulier l'usage du port militaire de Sébastopol.               ___Pauvre, dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en gaz, saturée qui plus est en équipements nucléaires, dont l'ex-centrale de Tchernobyl, la nouvelle Ukraine est handicapée par l'absence d'État de droit et la prévalence d'une ploutocratie affairiste issue des anciens cadres du parti communiste. Elle doit au surplus composer avec son importante minorité russe ou russophone, importante en Crimée et à l'Est, en particulier à Kharkiv (ou Kharkov) et autour du gisement charbonnier du Donbass, sur les bords du Donets, un affluent du Don.          Dans les premières années, le président Léonid Kravtchouk consolide l'indépendance du pays en nouant des rapports plus étroits avec l'Union européenne. Son successeur Leonid Kouchtma, élu en 1994, se rapproche du grand frère russe et de Vladimir Poutine.

                                  Le 21 novembre 2004, l'élection truquée du candidat pro-russe Viktor Ianoukovitch à la présidence de la République jette l'opposition dans la rue. La capitale Kiev est en ébullition. C'est la « Révolution orange ». Pacifique mais soutenue en sous-main par la fondation du milliardaire magyaro-américain Georges Soros, elle se solde par l'accession à la présidence de Viktor Iouchtchenko le 23 janvier 2005. Il paie cher son triomphe car il  est défiguré au cours de la campagne électorale par ce qui semble être une tentative d'empoisonnement à la dioxine. Les dissensions entre le nouveau président et son Premier ministre Ioulia Timochenko, une femme charismatique à la belle natte blonde, se soldent par le renversement de celle-ci dès 2006 par la nouvelle majorité législative et son remplacement par Viktor Ianoukovitch. Ce dernier, qui a le soutien de la Russie de Poutine, remporte l'élection présidentielle du 25 février 2010, pour de bon cette fois.                ___Comme si de rien n'était, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch poursuit dans un premier temps les négociations d'adhésion à l'Union européenne engagées par son prédécesseur. Mais il les interrompt brutalement après que son homologue russe Vladimir Poutine l'a menacé de représailles économiques s'il les menait à terme. Il est vrai que l'Ukraine est très dépendante de la Russie, avec un commerce qui se développe entre les deux pays bien plus vite qu'avec l'Union européenne asthénique.                         Pour les partisans d'une démocratisation à l'occidentale, cette reculade de leur président fait l'effet d'une douche froide en éloignant la perspective d'une modernisation du pays et de ses institutions. Elle révolte aussi les ultranationalistes, inquiets du retour de l'Ukraine dans le giron de Moscou. La capitale ukrainienne entre donc en ébullition neuf ans jour pour jour après la « Révolution orange ». Les manifestations se succèdent à Kiev, sur la place de l'Indépendance (Maidan en ukrainien). Le 18 février 2014, le gouvernement tente d'évacuer la place par la force. Il s'ensuit plusieurs dizaines de morts. L'intervention de la troupe fait plus de quatre-vingt morts parmi les manifestants.                                                                ___Le Parlement de l'Ukraine destitue le président Viktor Ianoukovitch le 23 février 2014 et réclame sa mise en jugement. Ianoukovich arrive toutefois à s'enfuir en Russie. Il s'ensuit l'arrivée à la présidence de Petro Porochenko, un industriel du chocolat, hostile à la Russie et sensible aux sirènes de l'Unon européenne et de l'OTAN ! Le nouveau régime n'a rien de plus pressé que de déchoir de son statut de deuxième langue officielle la langue russe, parlée par la majorité de la population à l'Est du pays et en Crimée. Cette mesure a pour effet d'attiser les dissensions entre l'Est russophone, à savoir le bassin houiller Donbass, et le reste du pays. D'une insigne maladresse, elle est rapportée dans les heures qui suivent sur l'injonction des alliés occidentaux mais le mal est fait.             Avec le soutien militaire de la Russie voisine, les indépendantistes du Donbass se soulèvent les armes à la main et s'installent dans une guerre civile de longue haleine face à l'armée ukrainienne et des milices armées pro-gouvernementales. Les accords de Minsk II du 12 février 2015 n’auront pas plus de succès que le protocole de Minsk du 5 septembre 2014       ____Vladimir Poutine se saisit du prétexte pour provoquer la sécession de la Crimée et proclamer son retour dans le giron de la Russie après un référendum organisé le 18 mars 2014. Les Occidentaux, d'habitude si soucieux du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ripostent en annonçant des sanctions contre la Russie et son exclusion du G8, le traditionnel rendez-vous des principaux dirigeants de la planète.                   __Le 20 mai 2019, de nouvelles élections ont raison du pouvoir corrompu et inefficace de Porochenko mais elles portent cette fois à la présidence Volodymyr Zelensky (41 ans), un acteur devenu populaire à la faveur d’une série télé où il jouait le rôle d’un… président ! Europhile mais soucieux de mettre un terme au conflit avec Moscou, il négocie un échange de prisonniers le 7 septembre 2019 avec son homologue Vladimir Poutine. Les deux hommes se rencontrent aussi à Paris le 9 décembre et concluent un nouvel échange de 200 prisonniers le 29 décembre 2019. Celui-ci lui vaut une vague de protestations car figuraient parmi les personnes relaxées cinq policiers accusés de meurtres lors de la révolution de Maidan et non encore jugés.           Pour le président russe (et la plupart de ses concitoyens), la perspective d'une rupture entre la Russie et l'Ukraine est inacceptable. « Russes et Ukrainiens, nous sommes un même peuple », lance-t-il dans une longue péroraison en juillet 2021. Plus inacceptable encore est la perspective d'une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, une alliance militaire qui avait été créée en vue de se prémunir contre les agressions bien réelles de l'Union soviétique en Europe centrale et qui a perdu sa raison d'être avec la dislocation de l'URSS en 1991.                                        ______L'Ukraine s'enlise dans la crise, avec une guerre larvée dans la région minière du Donbass, une corruption massive à tous les étages et une population en voie de diminution rapide sous le double effet de l'émigration et surtout de la dénatalité. La mortalité infantile témoigne d'une société plus mal en point que les sociétés russe ou biélorusse avec 7,2 décès d'enfants de moins d'un an contre 4,9 en Russie et 2,4 en Biélorussie (2019).  La faiblesse du pays et son potentiel suscitent la convoitise de maints États parmi lesquels, aussi surprenant que cela paraisse, l'Arabie séoudite, dont les représentants sont nombreux dans les rues de Kiev et qui, semble-t-il, multiplie les achats de terres en vue de combler ses propres besoins alimentaires. ...."    ___________________________

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire