jeudi 24 mars 2022

Concentration croissante des medias

Vrai débat citoyen

            A droite même, certains commencent enfin à s'en alarmer.                                                                           Les médias vont mal. Malgré leur apparente diversité, mais bien moins grande qu'autrefois, ils deviennent de plus en plus concentrés entre quelques mains ou quelques groupes réduits, dont parfois l'objectif -le plus souvent inavoué- n'est pas tellement un amour de l'information.                     Mais que fait la commission d'enquête sénatoriale face aux dérives présentes? C'est un enjeu citoyen de première grandeur. Un citoyen bien et diversement informé en vaut deux.    "...Depuis le 24 novembre 2021, le Sénat dispose d’une commission d’enquête sur la concentration des médias. D’après les mots de son président, le sénateur centriste Laurent Lafon, celle-ci ne vise pas à « dénoncer le comportement ou la stratégie de tel ou tel acteur » mais à « comprendre le nouveau paysage qui se dessine ».    Son objet est avant tout d’« interroger la pertinence » d’une législation établie en 1986 (loi relative à la liberté de communication, dite loi Léotard) et dont le volet « anti-concentration » (défini dans son article 39) n’a été que partiellement modifié, malgré les profondes transformations de l’écosystème médiatique.   Les travaux de cette commission ont pu bénéficier d’une certaine exposition médiatique, en raison de l’audition des principaux propriétaires de groupes médiatiques, et notamment celle de Vincent Bolloré le 16 janvier.    Principal actionnaire du groupe Vivendi, il étend son empire médiatique depuis le lancement de la chaîne Direct 8 en 2005   L’industriel suscite de légitimes inquiétudes quant à cette mainmise croissante sur l’information, au regard de la « droitisation » des orientations éditoriales, de la mise au pas des rédactions et de la multiplication des procédures visant à faire taire les investigations journalistiques à son encontre....Plus que les autres démocraties libérales, la France connaît une situation paradoxale. D’un côté, le numérique a rendu possible une démultiplication sans précédent de l’offre de médias et de contenus, au point d’engendrer une situation d’« hyperconcurrence » pour l’attention des publics et leur monétisation.       De l’autre, le capital des principaux médias privés d’information, écrits comme audiovisuels, nationaux comme locaux, est concentré entre les mains d’une trentaine d’actionnaires dont certains figurent parmi les principales fortunes du pays (Bernard Arnault, Patrick Drahi, Xavier Niel, François Pinault, Daniel Kretinski, Martin Bouygues, famille Dassault, etc.).  Ainsi, tandis que la soixantaine de quotidiens régionaux appartiennent à six principaux groupes (Sipa Ouest-France, EBRA, Rossel, Centre France, Sud-Ouest et La Dépêche), les dix-neuf chaînes privées de la télévision numérique terrestre sont la propriété d’à peine six acteurs (Altice, TF1, M6, Canal+, NRJ Group, Amaury) qui ne seront plus que cinq en raison de la fusion programmée entre les groupes TF1 et M6.    À ce panorama succinct, il faut ajouter les processus de concentration entrepris à l’échelle mondiale sur les autres branches du nouvel écosystème médiatique. Qu’il s’agisse des fournisseurs d’accès à Internet (Orange, Free, SFR…), des « infomédiaires » (Google, Facebook, Twitter…) ou des plates-formes de streaming (Netflix, Amazon, Disney+), chaque couche de ce vaste secteur est dominée par des entreprises en situation de monopole ou d’oligopole qui accaparent l’essentiel des revenus issus des usagers eux-mêmes ou des annonceurs...."                                                                                                                            Comment retrouver une certaine indépendance à l'égard des "influenceurs", dont l'ambition première n'est pas l'information, dans sa diversité, sa profondeur et l'objectivité maximale?  ___Qui a tué le vrai débat public?

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