mardi 2 août 2022

Allemagne: les choix de Mutti

 Un tournant pour l'Allemagne

                  Ce n'est pas nouveau, mais cette fois-ci cela semble plus périlleux. C'est tout le système industriel qui pourrait être mis à mal. Mais les conséquences pour ses partenaires seraient aussi très problématiques. Nous vivons une période atypique, qui oblige à repenser nos choix fondamentaux, sous la double contrainte d'une guerre non anticipée et de nécessaire mise en conformité accélérée aux normes de la COP.  La question de l'énergie a une importance décisive dans ce virage imposé, pour l'instant largement improvisé. La question de la transition elle-même doit être revue à la lumière des nouvelles exigences du futur, proche ou plus lointain.   


                                                        A. Merkel s'était brutalement engagée sur une voie qui semblait réaliste, jouant à fond sur les énergies renouvelables. L'accident d'Hiroshima fut le déclencheur de cette nouvelle ligne et des investissements massifs, qui faisaient apparemment de Berlin un modèle vertueux. Mais à cette époque déjà, des critiques, même internes, se levaient à l'égard de ces choix non diversifiés et à courte vue. Les "bonnes" relations de Angela et surtout de Schröder (hélas!) avec le Kremlin et ses ressources gazières permettaient d'envisager l'avenir avec une sérénité relative, pour continuer à accumuler les excédents commerciaux qui font toujours la force de la première puissance industrielle d'Europe, grâce notamment à une monnaie favorable, l'ouverture au marché chinois en plein développement et l'efficacité de son Hinterland. Certains économistes voyaient cependant déjà ce développement spectaculaire comme relativement fragile et la puissance d'Outre-Rhin comme un colosse aux pieds d'argile. Aujourd'hui les cartes sont redistribuées, vu les menaces énergétiques de l'Est. Il y va de la survie, de la pérennité du système. La crainte d'une récession s'exprime dans ce nouveau contexte politiquement improbable il y a peu encore. La situation est très compliquée, en Allemagne en particulier. Elle le sera pour un bon moment. Même si ce n'est pas la joie pour ses partenaires européens, notamment la France, notamment en souffrance avec le nucléaire.      L'Energiewende montre ses limites, vu l'urgence.                                                                                  L'unanimité actuelle risque de ne pas durer, sous la pression durable de Moscou. Les Russes sont d bons joueurs d'échecs.. La situation particulièrement complexe de Berlin n'a pas fini de hanter les nuits de Olaf. Des choix trop rapides, aux conséquences non anticipées à moyen terme peuvent avoir des conséquences redoutables.

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