jeudi 1 septembre 2022

Poutine historien?

 Nouveau maitre de la mémoire russe?

                                                 Il y a gouverner, conduire les événements historiques, comme tente de le faire à sa manière le maître du Kremlin, nouveau tsar anachronique, sur les traces de Pierre le Grand ou de la Grande Catherine et il y a (ré)écrire l'histoire pour asseoir une légitimité dans la nouvelle croisade ukrainienne. C'est une pratique déjà ancienne, celle qui consiste à ériger une histoire à sa convenance, de créer une interprétation en sa faveur, de tordre les faits s'il le faut, à les déformer, à les manipuler, voire même à les inventer. Vis à vis d'un peuple conditionné par une (dés)information officielle, en situation de fragilité et d'apathie sur de nombreux points, sans véritable tradition démocratique, c'est d'autant plus aisé de jouer au faussaire de l'interprétation historique. La résistance est minime ou dérisoire, l'opposition est sous contrôle. Quand l' histoire est instrumentalisée, le pouvoir a les coudées plus franches pour mener à bien des projets, qui autrement seraient contestés par des esprits éclairés. Surtout quand l'histoire est elle-même compliquée, voire tortueuse. Par de petits ou grands "trafiquants" de l'histoire, la pratique continue, parfois à bas bruit. Aux citoyens de se former et de s'informer pour faire barrage à ce conditionnement, qui n'est pas sans conséquences...   


                                                                                                                                        Une vrai croisade est entamée depuis des années pour reconstituer l'ex-empire, dans une certaine tradition panslave, typiquement russe. Back to the Future! Poutine n'est pas le seul évidemment, mais plus tragiquement que d'autres en ce moment. Le contrôle de la mémoire historique est en passe d'être gagné en interne.                " ...L’Histoire s’est brusquement accélérée le 24 février 2022. Dans Les Causes politiques de la guerre, j’ai décrit par le détail l’enchaînement de circonstances qui a conduit la Russie à assaillir l’Ukraine.  L’Europe a ipso facto refait son unité dans le soutien à l’Ukraine martyrisée. Le président Macron lui-même a dû remiser ses doutes et s’aligner sur les « faucons » de Washington. Une page est tournée et il n’y a plus guère d’espoir de réintégrer la Russie dans la famille européenne..." .A moins que...                                   "...Décryptant le récit national revu et corrigé, tronqué de bout en bout par le pouvoir russe ainsi que par ses relais – petits et grands – à l'étranger, Nicolas Werth écrit : « Vladimir Poutine a remis à l’honneur ce qu’il reconnaît lui-même être un “terme tsariste” – la “Nouvelle Russie” –, pour désigner tout le sud-est de l’Ukraine. En rappelant que “Kharkov, Donetsk, Lougansk, Kherson, Nikolaïev, Odessa ne faisaient pas partie de l’Ukraine sous les tsars”, il dessine la carte des territoires en droit de revenir à la “Russie historique” dont la Russie d’aujourd’hui se pose en héritière, tout en se proclamant, simultanément, “État successeur de l’URSS”. »...                          _______________________

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire