mercredi 16 novembre 2022

Ségrégation scolaire d'aujourd'hui

Pour une égalité plus effective

                                                                  Donner à tous les mêmes chances, dans les mêmes écoles...C'était bien l'ambition des fondateurs de Condorcet, de Ferry à Buisson, réaffirmée avec force dès la fin de la guerre  Une ambition qui a partiellement atteint son but, mais qui tend de plus en plus à s'en éloigner, à tel point que certains se demandent si notre éducation est encore véritablement nationale, si elle n'a pas cessé d'être une priorité. Avec le développement continu de l'enseignement privé, soutenu voire encouragé par les institutions républicaines, un clivage s'installe de plus en plus entre les publics scolaires selon leurs origines sociales. Et le phénomène s'accélère. On ne s'étonnera pas que l'Académie de Versailles caracole en tête et peuvent se permettre de produire les meilleurs résultats, alimentant les grandes écoles réputées les plus prestigieuses. Un élitisme républicain biaisé dès les premières années de scolarité. Des collèges peuvent être proches géographiquement, la pratique de l'évitement fonctionne à fond, renforçant la ségrégation de fait. L'inégalité dans la dotation renforce cette bipartition. Ce qui contredit le principe toujours éno   ncé rue de Grenelle, selon lequel (article L111-1 du Code de l’éducation)  « Le service public de l’éducation […] veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement. ». Depuis 1980 notamment, on a lâché du lest...                                                                                                                   L'Indice de Position Sociale a longtemps été non diffusé. "« Si ces données ont longtemps été occultées, c’est surtout parce qu’elles renvoient à une réalité qui n’est pas très jolie à voir », estime Julien Grenet, directeur de recherches au CNRS. Rendre public l’indice de position sociale permet en effet de prendre conscience du fossé qui sépare l’école publique de l’enseignement privé sous contrat, et dans une moindre mesure les grands centres urbains de certaines périphéries..." On ne s'étonnera pas que les enfants des milieux favorisés soient surreprésentés dans les grandes écoles, où sont censées se former les cadres de la nation dans les domaines les plus divers.  Le "héritiers" ont encore de beaux jours devant eux.


                                                                                                                      "...
Les grandes écoles restent aujourd'hui "largement fermées aux étudiants issus de milieux sociaux défavorisés", les femmes "y demeurent sous-représentées" et "la part des étudiants non-franciliens n'a pas progressé" : ainsi pourrait-on résumer les conclusions de l'étude inédite et particulièrement détaillée, que publie ce mardi 19 janvier l'Institut des politiques publiques.
En s'appuyant sur une masse de données administratives jusqu'ici peu exploitées, les quatre auteurs du rapport livrent une photographie de la population d'étudiants qui siègent sur les bancs des 234 grandes écoles que compte la France. Avec un constat : les portes de ces institutions d'élite s'ouvrent bien plus facilement si l'on est un homme, issu d'un milieu très favorisé et résidant en Île-de-France.    "Les 10% des grandes écoles les plus sélectives sont aussi les plus sélectives socialement", écrivent les chercheurs, qui y voient le signe que les dispositifs d'ouverture mis en place depuis le milieu des années 2000 "n'ont pas atteint leurs objectifs".   Dans le détail, un premier constat émerge des données analysées : les étudiants des grandes écoles ne sont que 9% à être issus de catégories socio-professionnelles défavorisées (enfants d'ouvriers ou parents sans activité professionnelle), alors qu'ils représentent 20% des élèves de l'enseignement supérieur au même niveau, et 36% de leur classe d'âge. À l'autre bout du spectre social, ceux dont les parents sont cadres, chefs d'entreprise, professions intellectuelles ou libérales représentent 64% des effectifs, contre 47% dans l'enseignement supérieur pris dans son ensemble, et 23% de leur classe d'âge..."______________________

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