C'est en tout cas la question que pose un observateur averti
L 'ampleur inédite et tous les jours plus grande des manifestations d'une grande partie de la population, à laquelle se joint maintenant une partie de l'armée de réserve, est un indicateur de la colère qui monte dans le pays contre les tentatives de Netanyahou et d'une majorité à la Knesset pour neutraliser l'action de la Cours Suprême. Certains parlent de "gouffre" pour qualifier cette obstination gouvernementale qui est soumise à la volonté ultime d'une majorité d'extrême-droite de colons jusqu'au-boutistes. Les divisions, qui ne sont pas nouvelles, s'accentuent sans qu'une perspectives de compromis ou de renoncement se manifeste. L'écrivain israëlien Marius Schattner avait déjà bien décrit les divisions qui taraudent le pays depuis longtemps. Elles se creusent aujourd'hui de manière tragique, la dérive ultra sioniste semblant à son niveau le plus haut. Une situation dangereusement inédite.
"...Les législateurs israëliens du moment ont approuvé une partie essentielle de la réforme du premier ministre Benjamin Netanyahou, visant à remodeler le système judiciaire du pays. La mesure limite la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision du gouvernement. Elle a été approuvée par les 64 élus de la coalition du premier ministre. Le vote est intervenu après une session houleuse au cours de laquelle les opposants à la réforme ont dénoncé la « honte », avant de sortir en trombe de la Knesset. Ils avaient boycotté le vote. Benjamin Netanyahou, âgé de 73 ans, a, lui, participé au vote après être sorti de l’hôpital où il avait été admis pour la pose d’un stimulateur cardiaque. Les législateurs ont approuvé cette mesure qui empêche la Cour suprême d’annuler les décisions du gouvernement au motif qu’elles sont « déraisonnables ». Les partisans disent que la norme actuelle de « raisonnabilité » donne aux juges non élus des pouvoirs excessifs sur la prise de décision par les élus. L’opposition affirme au contraire, que cette mesure supprime un élément clé des pouvoirs de surveillance du tribunal et ouvre la voie à la corruption et aux nominations abusives. Cette décision reflète en tout cas la détermination de Benjamin Netanyahou et de ses alliés d’extrême droite à faire avancer le plan, malgré des manifestations massives qui durent depuis des mois et l’opposition de chefs d’entreprise, de réservistes militaires et de responsables juridiques...". Toujours dans une position de parrainage de plus en plus difficile à assumer, Washington fait la morale, comme d'habitude, qualifiant de "regrettables" les décisions de Tel Aviv. "... Les Etats-Unis, le principal allié d’Israël, « continuent de soutenir les efforts du président [Isaac Herzog] et d’autres dirigeants israéliens » visant à trouver un terrain d’entente, poursuit le communiqué, sans mentionner le premier ministre, Benyamin Nétanyahou. M. Biden a accueilli le président Herzog à la Maison Blanche la semaine dernière..." "Lors d’une allocution télévisée, lundi, M. Nétanyahou a qualifié le vote « d’étape démocratique nécessaire ». « Cette étape vise à rétablir un équilibre entre les pouvoirs (…), nous avons fait voter [cette mesure] afin que le gouvernement élu puisse mener une politique conforme à la décision de la majorité des citoyens », a affirmé le premier ministre.La police israélienne disperse des manifestants bloquant la route menant à la Knesset, le Parlement israélien, à Jérusalem, le lundi 24 juillet 2023. Des manifestants s’étaient enchaînés devant le Parlement israélien pour protester contre le vote alors que le président, Isaac Herzog, tentait d’obtenir un compromis de dernière minute sur le texte. La police a fait usage d’un canon à eau pour les disperser...." Des jours sombres pour le pays, qui se divise un peu plus par radicalisation
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire