Puisque l'école va mal
Ben voyons!
Tout faire au cours des ans pour laisser faire dysfonctionner un système, pour mieux le changer selon les directives libérales naguère édictées par l' OCDE...Après avoir créé les conditions de sa dégradation, on veut maintenant dé-républicaniser l'école. La privatisation est déjà bien partie, elle est même souvent encouragée, directement ou indirectement: l'enseignement privé n'a jamais été autant encouragé, favorisé, demandé. Il ne joue pas dans la même cours que l'enseignement public, ne bénéficie pas des mêmes conditions de fonctionnement, qu'il soit confessionnel ou non. Le constat est accablant et les réformes successives, surtout la dernière, n'ont fait qu'aggraver les choses, un peu comme la gestion hospitalière s'est dégradée peu à peu du fait de la bureaucratisation et de la logique des économies à tout prix. Le nouveau bac est un effet de cette logique visant à déstructurer le système, non à le réformer dans l'intérêt des élèves et d'une véritable efficacité institutionnelle et pédagogique. L'école de Buisson est à réinventer.
L'école devait rester un "sanctuaire" contre la logique de la privatisation qui envahit peu ou prou tous les services, naguère dits "publics": de la poste au transports, en passant par l'énergie. La Cour des Comptes est claire, jamais en retard dans les mesures ultralibérales: "... Sous l’objectif « d’améliorer la concertation » entre l’Etat et les collectivités locales, la Cour vise à réduire la dépense publique en privatisant le fonctionnement du système éducatif. La dépense scolaire, selon la Cour, c’est 109 milliards, soit 78 pour l’Etat (pensions incluses) et 31 milliards pour les collectivités locales. Pour le premier c’est surtout du salaire (mais pas seulement d’enseignants) et pour les secondes surtout des investissements avec aussi des de la masse salariale. La réflexion de la Cour des Comptes c’est qu’en 10 ans, de 2012 à 2022, la dépense de l’Etat a augmenté de 62 à 78 milliards. Et comme les collectivités locales vont avoir à faire face à des améliorations du bâti scolaire pour tenir compte du changement climatique (de 50 à 100 milliards d’ici 2030), on entre dans une spirale dangereuse...." Les critères purement comptables mis en avant s'accompagnent de mesures qualitatives, dont la fin du recrutement par concours, laissé à l'initiative locale. C'est une tendance de fond que l'on observe dans plusieurs pays "en avance" sur nous, pour ne citer que le cas suédois, dont on peut juger les effets édifiants, à tel point qu'on envisage là-bas un retour en arrière...La priorité nationale , en voie de disparition, va-t-elle s'effacer totalement? Et suffit-il seulement de booster le PIB? _________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire