Un phénomène mal connu, parfois ignoré ou dénié, mais toujours présent.
La pauvreté, certes, est une notion relative et en fixer le champ est toujours sujet à caution. On peut la relativiser, mais elle existe bien. Quand, à un moment donné, il devient problématique de vivre décemment, d'assurer un minimum de soins, d'avoir les moyens d'éduquer dignement ses enfants, quand on comte à la fin du mois les quelques euros qui restent en caisse sans avoir vécu de superflu quelconque. Et plus... Même quand on travaille. Car il existe des travailleurs pauvres, souvent dans la précarité et même la grande précarité, surtout depuis la crise de 2010. Un précarité parfois érigée en système. Ce que semble "ignorer" ceux qui sont dans l'aisance la plus grande ou simplement à l'abri du besoin. Ce que pointent et dénoncent maints économistes, à la recherche des causes, et relèvent régulièrement des association caritatives. Des constats sont fait régulièrement, parfois au plus haut niveau, des engagements sont régulièrement annoncés, mais on ne s'attaque pas à la racine du mal, le fonctionnement du système économique qui l'engendre.
Quelques données techniques permettent de voir que le phénomène de la pauvreté stagne depuis les années 1990: "...selon l'Insee, 2 millions de personnes étaient déjà touchées par la « grande pauvreté » en 2018, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus inférieurs à 760 € par mois et faisaient l’objet de privations matérielles et sociales sévères (difficultés à se nourrir, à chauffer son logement, à payer son loyer et ses factures, etc.). Dans cette catégorie de « grande pauvreté », un tiers des adultes est au chômage et un tiers est en emploi (ouvriers et personnes travaillant à temps partiel ou de manière discontinue). Les années 1970 laissaient entrevoir des possibilités d’amélioration de sa condition grâce à un taux de pauvreté qui baissait. Ce n’est plus le cas : les inégalités ne diminuent plus en bas de la hiérarchie des revenus depuis maintenant 40 ans…Conséquence de l’augmentation de la population, le nombre de pauvres a ainsi logiquement augmenté depuis 1980. Quant à la grande pauvreté, seules 10 % des personnes la subissant en sortent au bout de trois ans, le reste demeure en situation de pauvreté matérielle et/ou de privation matérielles et sociales...." La question de la répartition et de l'impôt n'est pas une donnée marginale. ..« Le problème fondamental [en France], c'est que les milliardaires payent vraiment très peu d'impôts. […] La France est un paradis fiscal pour les ultra-riches. […] Les milliardaires ne payent quasiment aucun impôt sur le revenu parce qu'ils peuvent se payer des dividendes qu'ils gardent dans leurs sociétés holding […].
L'impôt sur la fortune immobilière ne vient pas taxer les très grandes fortunes qui sont surtout investies en titres financiers. Même quand l'ISF existait, il exonérait les très grandes fortunes des milliardaires. Et donc on est dans une situation où si vous regardez les taux effectifs d'imposition pour les 380 ménages aux revenus les plus élevés – donc le 0,001 % – on est à… 2 %. » On note d’ailleurs que les milliardaires français font la course en tête en matière d’augmentation de leur patrimoine depuis 2009 :.. ......Emmanuel Macron entendra-t-il les « revendications » de 200 millionnaires et milliardaires (dont 2 français) de 13 pays réclamant, dans une lettre adressée aux leaders politiques mondiaux présents au forum de Davos de cette année, de les taxer davantage pour aider les plus fragiles ? « Taxez les ultra-riches et faites-le maintenant. C'est du simple bon sens économique. C'est un investissement pour le bien commun et un avenir meilleur que nous méritons tous, et, en tant que millionnaires, nous voulons faire cet investissement. Qu'est-ce qui (ou qui) vous en empêche ? » ... Bonne conscience ou feu de paille? Cela ne suffirait pas, bien sûr, mais c'est une possibilité qu'avait mis en avant Roosevelt au plus fort de la crise. __________________
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